Netflix: une nouvelle aventure désastreuse pour les orphelins Baudelaire

Neil Patrick Harris, le nouveau comte Olaf © Netflix
Lola Contessi Stagiaire

Livres, film, feuilleton… Les orphelins Baudelaire enchainent les aventures. Leur nouvelle péripétie a été initiée par une série Netflix au mois de janvier: on la décrypte pour vous.

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Après le décès de leurs parents dans un mystérieux incendie, Violette, Klaus, et Prunille se retrouvent orphelins. Confiés aux bons soins d’un parent inconnu, le comte Olaf, ils réalisent rapidement que la fortune familiale fait des envieux. Mariage, meurtre, mensonges et déguisements: l’ignoble comte tente tout pour mettre la main sur le magot. D’aventure en aventure, les enfants vont faire preuve de toute la malice et la fantaisie imaginable pour se sauver. La série littéraire jeunesse de Daniel Handler (alias Lemony Snicket) avait déjà été adaptée au cinéma en 2004. L’univers fantasque qu’elle mettait en scène avait créé l’engouement. Le film employait alors Jim Carrey dans le rôle du comte Olaf, comédien raté aux ambitions démoniaques. Netflix a elle aussi été séduite par cet univers fantastique. La chaine de streaming a lancé Lemony Snicket’s A Series of Unfortunate Events (Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire) au mois de janvier.

Pour gagner le coeur de son public, la série n’hésite pas à employer les grands moyens. Elle a donc mis le réalisateur des films fantastiques Men in Black et La Famille Adams, Barry Sonnenfeld, aux commandes. L’auteur de la série littéraire, Daniel Handler, a participé à l’écriture du scénario. Pour remplacer Jim Carrey dans le rôle du comte Olaf, Neil Patrick Harris a quitté le personnage de séducteur qui l’avait rendu célèbre dans How I Met Your Mother. Quant au décor, il a été entièrement reconstruit en studio, rendant possibles toutes sortes de virevoltes à la caméra. Cette débauche de moyens semble pourtant desservir le show.

La série souffre de sa dimension littéraire. Adaptant en 8 épisodes d’une heure les 4 premiers tomes des aventures des célèbres orphelins, elle se veut rigoureuse mais ne peut échapper à des longueurs menaçantes. Si le film se contentait de résumer les trois premiers volumes en moins de 2 heures, il insufflait un rythme autrement haletant au récit. Le narrateur rappelle inlassablement au spectateur qu’il s’apprête à voir de sombres événements et qu’il ferait mieux de détourner le regard. Certains seraient tentés de suivre ses conseils.

Pour pallier à ce manque d’action, les caméras volent autours des acteurs, réalisant des déplacements vertigineux. Ces mouvements impressionnants mis bout à bout donnent vie à l’histoire. On serait tenté de dire qu’ils font à eux seuls le show. L’esthétique à la Wes Anderson aurait pu elle aussi sauver la série, mais trop ou pas assez inspirée, elle lasse rapidement. Les personnages vêtus de couleurs trop vives semblent se détacher d’un fond gris et plat.

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Tout n’est cependant pas perdu. Dans une veine théâtrale, l’interprétation que Neil Patrick Harris donne du comte Olaf fait son office. A force de haussements de sourcils excentriques, de grimaces et de gestes comiques, il se fond dans son personnage. Au milieu des accordéons et des costumes, il s’amuse de ce rôle de comédien. Difficile toutefois de rivaliser avec Jim Carrey et son jeu élastique.

La série peine donc à convaincre, bien qu’elle gagne en profondeur au fil des épisodes. Si le jeu cabotin de Neil Patrick Harris vaut le coup d’oeil, les effets littéraires et cinématographiques rendent l’ensemble trop artificiel. Une deuxième saison est déjà prévue pour 2018.

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