Mostra de Venise: Matt Damon rétrécit

Matt Damon à Venise pour présenter Downsizing. © REUTERS/Alessandro Bianchi
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Downsizing, d’Alexander Payne, était présenté en ouverture de cette 74e Mostra. Impressions de notre envoyé sur place.

On se souvient de The Incredible Shrinking Man, classique SF tourné par Jack Arnold en 1957, qui voyait un homme rétrécir inexorablement après avoir traversé un nuage radioactif, en quelque expression limpide des peurs de l’époque. Présenté en ouverture de la Mostra, Downsizing, le nouveau film d’Alexander Payne (Sideways, Nebraska), repose sur un principe voisin. Après de longues années de recherche, des scientifiques norvégiens mettent au point un programme permettant de rétrécir la taille de l’homme à un peu moins de 13 cm, moyen commode, pensent-ils, de réduire de façon drastique les problèmes liés à la surpopulation, surconsommation et pollution notamment, afin de sauver la planète. Alléchés comme d’autres par la perspective d’y trouver des conditions d’existence bien meilleures (le coût de la vie est à l’échelle), Paul et Audrey Safranek (Matt Damon et Kristen Wiig), un couple d’Américains lambda, décident de rejoindre l’une des communautés miniatures ayant essaimé un peu partout. Mais alors qu’il émerge de l’opération, Paul découvre que sa femme ne l’a pas suivi, et qu’il va lui falloir plonger seul dans l’inconnu…

S’appuyant sur un concept ingénieux, Downsizing tient à la fois de la fable humaniste et de la satire sociale. Si la première partie du film est hautement réjouissante, qui voit bientôt Matt Damon évoluer dans une réalité parallèle n’étant pas sans évoquer le Truman Show de Peter Weir, la suite pèche toutefois par simplisme excessif. Ce qui n’empêche pas Alexander Payne de dresser un constat pessimiste – peu importe les circonstances, l’homme reproduit toujours les mêmes schémas -, saupoudré par les sorties cyniques d’un Christoph Waltz que l’on n’avait plus vu autant à son affaire depuis longtemps, et qui donne le LA du film: léger dans le ton, plus grinçant sur le fond…

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