Critique

Mostra de Venise, le film du jour (2): The Light Between Oceans de Derek Cianfrance

Jack Thompson, Michael Fassbender, Derek Cianfrance et Alicia Vikander. © EPA/Ettore Ferrari
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Présenté en compétition, le fort attendu The Light Between Oceans n’inverse malheureusement pas la tendance entamée avec The Place Beyond the Pines, le cinéaste américain se vautrant allègrement dans cette adaptation.

Révélé en 2010 par le formidable Blue Valentine, porté à incandescence par Michelle Williams et Ryan Gosling, Derek Cianfrance décevait ensuite avec The Place Beyond the Pines, opus quelconque en dépit de son casting quatre étoiles – Gosling, encore, mais aussi Bradley Cooper ou Eva Mendes. Présenté en compétition à la Mostra, le fort attendu The Light Between Oceans n’inverse malheureusement pas la tendance, le cinéaste américain se vautrant allègrement dans cette adaptation du bestseller de la romancière australienne M.L. Stedman.

Le récit s’ouvre au lendemain de la Première Guerre mondiale lorsque, affichant des états de service remarquables mais fatigué de la fureur du monde, Tom Sherbourne (Michael Fassbender) rejoint l’île de Janus, au large de l’Australie, en qualité de gardien de phare, résolu à y mener une existence solitaire. Sa rencontre, chemin faisant, avec Isabel Graysmark (Alicia Vikander) rebat les cartes, et ils coulent bientôt des jours heureux, assombris toutefois quand il s’avère que la jeune femme, dévastée, ne peut pas avoir d’enfant. Moment où une barque échoue sur les côtes tourmentées de l’ilot avec à son bord un homme mort, mais aussi un nourrisson, que le couple décide, après quelques hésitations, de recueillir, et de faire passer pour sien, ne déclarant rien des faits. Les années passent, et la petite Lucy s’épanouit auprès d’eux, lorsque la réalité les rattrape…

S’aventurant du côté du mélodrame pur jus, Derek Cianfrance assortit les sentiments exacerbés de dilemmes moraux d’envergure. Les intentions sont louables, leur traduction à l’écran laisse songeur, qui ajoute au symbolisme lourdaud une narration et une mise en scène démonstratives à l’excès, travers que souligne encore la partition boursouflée d’Alexandre Desplat, et qui contamine jusqu’au jeu de l’habituellement impeccable Alicia Vikander. Michael Fassbender ne peut que constater les dégâts, et le spectateur avec lui…

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