Macao, l’envers du jeu

Macao, ville hors-normes cadre d'un nouveau festival de cinéma ambitieux. © Getty Images
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Le premier Macao International Film Festival & Awards s’est tenu début décembre. Échos d’une manifestation inscrite au confluent de l’Orient et de l’Occident, et ayant décliné le cinéma de genre sous toutes ses formes…

Un casino imposant, le Sands, d’un côté, un pseudo amphithéâtre romain jouxtant un ensemble aux improbables contours égyptiens de l’autre: à peine débarqué du ferry en provenance de Hong Kong, le décor est planté. Soit Macao, place forte du jeu, et patchwork architectural hétéroclite où cohabitent, au mépris de l’entendement comme souvent du bon goût, témoignages nombreux de l’époque portugaise (des églises baroques aux plaques de rues), éléments aux courbes design tels le Science Center, buildings champignons et manifestations de grandiloquence kitsch (le matamoresque Grand Lisboa, qui domine la ligne d’horizon de la ville, se muant en sapin de Noël irréel à la nuit tombée) ou plus kitsch encore (le Venetian, sur l’île de Taipa, 3 étoiles au Routard, et un décor en pur toc vénitien où jusqu’au Grand Canal a été reconstitué, gondoliers inclus, sous une voûte azurée)… Une ville hors-normes, donc, et désormais le cadre forcément exotique et non moins sûrement insolite du Macao International Film Festival & Awards (Iffam), dont la première édition se déroulait du 8 au 13 décembre derniers.

Une opportunité exceptionnelle

Logique pour un coup d’essai, l’entreprise n’est pas allée sans hésitations ni secousses, la plus spectaculaire étant la démission, un mois tout juste avant le début du Festival, de son directeur, l’Italien Marco Mueller, une pointure affichant un CV impressionnant, puisqu’il occupa précédemment les mêmes fonctions à Rotterdam, Locarno et Venise. Un coup dur que la manifestation a su encaisser sans dégâts apparents –« Je ne souhaite pas commenter le départ de Marco, mais sa démission a engendré un stress énorme pour le reste de l’équipe, observait Lorna Tee, responsable de la gestion du Festival, à la veille de la clôture. Dire que je me sens épuisée est en deçà de la réalité, mais je suis ravie que tout se soit passé au mieux pour une première édition et compte tenu des circonstances. On ne pouvait espérer plus à mes yeux. »

Trespass Against Us, un Mange tes morts à la mode anglaise, signé par le troisième Chemical Brothers.
Trespass Against Us, un Mange tes morts à la mode anglaise, signé par le troisième Chemical Brothers. © Nicola Dove

Nonobstant sa défection de dernière minute (mais en ayant veillé à remettre sa copie, entendez un programme), le simple fait que Macao ait fait appel à une personnalité du calibre de Mueller suffit à situer l’ambition du Festival. Président du jury, le réalisateur indien Shekhar Kapur, l’auteur de Bandit Queen et Elizabeth dont l’on attend prochainement Will, une série consacrée à Shakespeare, ne nous dira d’ailleurs rien d’autre: « Macao est idéalement situé, dans le contexte actuel: la Chine suscite un maximum d’intérêt, tout le monde souhaite s’y rendre et créer des liens avec elle. Et s’il existe déjà des festivals à Hong Kong, Pékin ou Shanghai, il y a de la place pour une nouvelle manifestation qui puisse évoluer avec les tendances émergentes, parmi lesquelles la montée de la culture asiatique. Pour la première fois, je constate, que ce soit en Inde, en Indonésie ou en Chine, combien les jeunes éprouvent de la fierté pour leur propre culture. Cette fierté résulte de la prospérité économique croissante, de l’ascension de la classe moyenne, mais aussi du fait que la jeunesse ait désormais de l’espoir, assorti de la possibilité de se rebeller. La rébellion contre les normes culturelles en place fait partie de cette croissance, et va conduire à la montée d’une culture asiatique pouvant, dans le contexte de la mondialisation, faire contrepoids à la culture occidentale, celle des États-Unis en particulier, qui domine le monde depuis la Seconde Guerre mondiale. Une contre-culture forte est nécessaire, et Macao peut représenter cet élan. Qui plus est, elle est toute proche de Hong Kong, et dispose d’une infrastructure étonnante -il y a ici une opportunité exceptionnelle. »

Feux croisés

En tout état de cause, une union sacrée inédite semble bel et bien s’être faite autour du Festival. « Il existait déjà plusieurs événements cinématographiques ponctuels émanant de petites organisations privées à Macao, mais aucun n’ayant réalisé un travail plus vaste visant à construire un public et à donner une meilleure conscience du cinéma mondial, poursuit Lorna Tee. Le gouvernement a fait appel à une équipe professionnelle pour monter un événement à caractère international à même de renforcer le profil de Macao en matière d’arts et de culture« , autorités et acteurs du privé (et notamment les grands groupes hôteliers et leurs casinos donnant à la ville des allures de Las Vegas orientale) s’associant pour la cause, la manifestation essaimant dans la foulée de la péninsule à Taipa. Et si, en termes de fréquentation en tout cas, des progrès restent à faire, le public, fervent, étant parfois clairsemé -« il s’agissait de quelque chose d’entièrement nouveau pour le public local, et créer l’intérêt pour des films qui ne soient ni hollywoodiens ni hongkongais n’est pas chose aisée et prendra du temps« , plaide encore notre interlocutrice-, cette première édition aura globalement tenu ses promesses.

La sélection concoctée par Mueller et son équipe n’y est bien sûr pas étrangère, rencontrant largement le souci d’échange, d’ouverture et de découverte exprimé par les organisateurs. Ce qui, traduit en films, aura résulté en un montage savant, mettant en valeur tant les cinématographies chinoises et asiatique qu’internationale. Cette dernière, notamment, à la faveur de la section « Best of fest panorama », proposant divers films remarqués en festival ces derniers mois et comptant, pour certains, parmi les plus attendus de ce début d’année, comme Jackie, de Pablo Larrain, ou Manchester by the Sea, de Kenneth Lonergan; d’autres se révélant d’excellentes surprises, comme Lady Macbeth, lepremier long métrage glaçant du Britannique William Oldroyd.

Expression d’une des tendances lourdes du Septième art ces dernières années, le cinéma de genre y aura par ailleurs occupé une place de choix. Ainsi, dans un volet rétrospectif passionnant, où, sous l’intitulé « Crossfire » (Feux croisés), d’éminents réalisateurs orientaux étaient invités à présenter un film du patrimoine cinématographique mondial. Et Kiyoshi Kurosawa d’opter pour le fantastique avec Les Yeux sans visage de Georges Franju, lointaine inspiration de son nouveau Daguerrotype; Takeshi Miike pour le western-spaghetti avec Le Grand Silence de Sergio Corbucci (influence majeure du Hateful Eight de Quentin Tarantino); Sono Sion pour l’horreur gothique avec Horror of Dracula, de Terence Fisher; Ann Hui pour le polar, avec Un flic de Jean-Pierre Melville; Park Chan-wook pour le thriller fantastique avec Don’t Look Now de Nicolas Roeg. Et l’on en passe, de plus surprenants parfois, voulant, par exemple, que l’on eût l’occasion de revoir Fantomas se déchaîne d’André Hunebelle, sélectionné par Tsui Hark, ou les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, appréciés de John Woo.

Sisterhood de la réalisatrice macanaise Tracy Choi.
Sisterhood de la réalisatrice macanaise Tracy Choi. © DR

Primauté du cinéma de genre, également, dans le volet contemporain de la programmation. Ainsi de la section Hidden Dragons, appellation adoptée avec la bénédiction d’Ang Lee, et entièrement dévolue à ce type de productions, en un panel allant du thriller d’action (Toro, de l’Espagnol Kike Maillo) à l’horreur pure (le film mexicain de found footage 1974, de Victor Dryere). Un domaine dans lequel l’expertise et l’excellence du cinéma asiatique ne sont par ailleurs plus à rappeler -démonstration, pour le coup, avec des films japonais (Daguerrotype de Kiyoshi Kurosawa; Antiporno de Sono Sion), philippin (Seclusion d’Erik Matti), et même une version vietnamienne de The Housemaid, signée Derek Nguyen… Déclinaisons en tous genre(s), encore et toujours, avec le soufflant Pandora, du Coréen Park Jung-woo, tirant un parti fascinant du péril nucléaire, Train to Busan, film de zombies de son compatriote Yeon Sang-ho, couronné Asian blockbuster 2016, ou The Mole Song -Hong Kong Capriccio, la livraison annuelle du Japonais Takashi Miike. Et jusqu’au sein de la compétition (qui devait récompenser l’austère film argentin The Winter, d’Emiliano Torres), avec, par exemple, l’excellent Trespass Against Us, du Britannique Adam Smith, mieux connu comme étant le troisième Chemical Brothers, sorte de Mange tes morts à la mode anglaise jouant avec les codes du film de poursuite; du décevant Free Fire, de Ben Wheatley, polar déployant une mécanique à la Reservoir Dogs; du sanglant Gurgaon, de l’Indien Shanker Raman, conjuguant action et vendetta familiale; de Hide and Seek, du Chinois Liu Jie, thriller quelque peu bancal voyant une famille aisée harcelée par un individu casqué, fantôme vengeur dont les apparitions auront suffi à provoquer les frémissements des spectateurs…

Ravalements de façade

Soit l’un des films chinois de la compétition aux côtés du décevant Shining Moment, guimauve particulièrement indigeste du Hongkongais Fruit Chan, dont l’on avait pourtant apprécié, en leur temps, aussi bien Made in Hongkong que Dumplings, et de l’autrement plus intéressant Sisterhood, de la réalisatrice macanaise Tracy Choi. Cette dernière y retrace, à quinze ans de distance, l’histoire de Seiya et Kay, deux jeunes femmes ayant fraternisé dans les salons de massage de Macao, avant de se séparer avec fracas à la veille de la rétrocession à la Chine du 19 décembre 1999. Et le film d’évoquer avec pudeur leur relation comme l’évolution d’une ville passée, en quelques années, d’un calme provincial à l’extravagance tape-à-l’oeil d’une métropole de néon.

Tout comme les cinéastes de la Chine continentale interrogent les mutations de la Chine contemporaine, à l’instar, bien sûr, d’un Jia Zhang Ke dans l’ensemble de son oeuvre, ou encore de Yi’nan Diao dans l’excellent Black Coal, Thin Ice, leurs homologues de Macao questionnent abondamment les ravalements qu’a connus leur ville, en surface comme en profondeur. Et ils sont à l’évidence nombreux: siégeant au sein du jury, le réalisateur hongkongais Stanley Kwan, venu tourner 30 ans plus tôt le magnifique Rouge dans un vieil hôtel de Macao, faute d’encore pouvoir dénicher un établissement équivalent à Hong Kong, racontera combien il avait retrouvé la ville métamorphosée –« Il y a 30 ans, il n’y avait rien. C’est totalement différent, tant il y a eu un développement considérable ces dix dernières années…« Une mutation dont il est encore question dans Our Seventeen, d’une autre cinéaste du cru, Emily Chan, voyant un musicien de Pékin dans la trentaine revenir à Macao, la ville qui l’avait vu grandir, et sonder le passé… « Quand je suis arrivé à Macao en 1994, tout était comme figé dans le temps, alors que maintenant, cela change tellement vite, observe pour sa part le réalisateur portugais Ivo Ferreira, dont Cartas da guerra avait ébloui la Berlinale en février dernier, et qui s’apprête à tourner Empire Hotel dans sa contrée d’adoption. Une entreprise pour laquelle il a choisi comme décor le mythique Casino flottant, fermé depuis une dizaine d’années (et dont l’on a pu voir une réplique, made in Pinewood, dans Skyfall, de Sam Mendes). Manière, peut-être, de conjurer la fuite du temps qui, à Macao plus qu’ailleurs semble s’accélérer, en y adjoignant la figure de l’éternel recommencement…

« Il faut trouver sa place dans ce temps », philosophe-t-il -postulat valant également pour un Festival se voulant lieu de rencontre entre l’Orient et l’Occident, à travers encore son « Industry hub », et dont se pose maintenant la question de la pérennité. Si l’optimisme est de rigueur –« Le festival va continuer sur base annuelle. Il y aura des ajustements, mais le futur nous tend les bras, et nous allons grandir lentement dans les prochaines années », conclut Lorna Tee-, l’avenir disposera…

Le paradis des mauvais garçons

Aimanté par sa réputation sullfureuse, le cinéma a régulièrement mis le cap sur Macao et son cadre sino-portugais exotique, regufe pour aventuriers de tout poil…

Macao, l'envers du jeu
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Voici Macao, point insignifiant à la surface du globe sur la côte méridionale de la Chine, à 50 kilomètres de Hong Kong. C’est une ancienne colonie portugaise assez pittoresque. C’est le carrefour de l’Orient, la population est très mélangée, principalement chinoise. Macao, appelée souvent le Monte-Carlo de l’Orient, a deux visages: l’un calme et ouvert, l’autre voilé et secret. Gros trafic d’or et de diamants sur les tables de jeu, ou par des voies mystérieuses. Macao est un port de salut, idéal pour les fugitifs. Là, la police internationale n’a plus (de) pouvoir. » C’est sur cette présentation que s’ouvrait, en 1952, le Macao de Josef von Sternberg (bientôt remplacé par Nicholas Ray), au titre français explicite de Paradis des mauvais garçons. Tout un programme, pour l’une des multiples productions internationales qui devaient faire leur miel de la réputation sulfureuse de la place, capitale du jeu et antre d’autres activités plus ou moins avouables. Robert Mitchum et Jane Russell s’y trouvaient mêlés à une intrigue filandreuse déclinée en clairs-obscurs. Un film mineur, valant par ses atmosphères et son couple de stars, un Mitchum au sommet de sa nonchalance trouvant là quelques répliques d’anthologie -ainsi, lorsque appréciant les atouts de sa partenaire, il jauge: « It’s not the Taj Mahal or the Hanging Gardens of Babylon, but it’s not bad… »

Macao, l'envers du jeu
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Dix ans plus tôt, Jean Delannoy avait fait Macao, l’enfer du jeu, appellation passée depuis à la postérité. Pas un chef-d’oeuvre là non plus, mais un film au charme vénéneux, opposant, entre Canton et Macao, un aventurier doublé d’un trafiquant d’armes à un parrain redoutable sous ses apparences respectables, l’un et l’autre poursuivant de leurs assiduités une danseuse française malmenée par le sort. Erich von Stroheim et Sessue Hayakawa cabotinent tant et plus dans cet univers opiacé, Mireille Balin campant la beauté fatale de ce concentré d’aventures exotiques tourné… aux studios de la Victorine, à Nice! Réalisé en 1959 par Lewis Gilbert, Ferry to Hong Kong (Visa pour Hong Kong, en vf) se passe pour l’essentiel sur le bateau reliant les deux ports -même si la production a veillé à intégrer une séquence se déroulant près des splendides ruines de Saint Paul, dominant le centre historique de Macao. Soit l’histoire de deux hommes que tout oppose, un individu au passé louche dérivant dans les brumes de l’existence (Curd Jürgens), et le capitaine d’une embarcation ayant connu des jours meilleurs (Orson Welles), mus par une détestation mutuelle, mais contraints de se côtoyer dès lors que le premier, expulsé de Hong Kong et interdit de séjour à Macao, n’a d’autre endroit où trouver refuge que le bateau du second… Welles, qui honnissait tant le réalisateur que son partenaire, est exécrable, tandis que Jürgens laisse parler un charme qu’il a un brin canaille pour le coup, et le film, tourné en décors naturels, reste une curiosité…

Le rendez-vous des aventuriers

Macao, l'envers du jeu
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Terre de jeux, de plaisirs et de trafics, Macao ne pouvait il est vrai qu’attirer les aventuriers de l’écran. James Bond, époque Roger Moore, y mouille une première fois en 1974 dans The Man With the Golden Gun, de Guy Hamilton, à la poursuite de l’un d’eux, Francisco Scaramanga (Christopher Lee), et de l’artisan confectionnant les balles en or dont l’assassin international signe ses crimes -une escale en milieux interlopes qui le conduira notamment au mythique Floating Casino, dans le port intérieur de la ville. Ce cadre, Bond le retrouve près de 40 ans plus tard, sous les traits de Daniel Craig cette fois, à la faveur de Skyfall, de Sam Mendes (2012), dont Macao constitue l’une des étapes, au même titre qu’Istanbul, Shanghai, Londres et la lande écossaise. L’incursion macanaise a tout de l’hommage à la riche histoire de la saga, et le décor -théâtre d’une scène d’action dans le plus pur style 007 permettant incidemment à ce dernier de faire plus ample connaissance avec la létale Severine (Bérénice Marlohe) avant de rencontrer le machiavélique Silva (Javier Bardem)- a été reconstitué aux studios de Pinewood, près de Londres.

Macao, l'envers du jeu
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Entre-temps, Indiana Jones, le héros cher à Steven Spielberg, s’est lui aussi aventuré dans les eaux troubles de Macao. C’était en 1984, à la faveur de Indiana Jones et le temple maudit, dont la séquence d’ouverture, censée se dérouler à Shanghai en 1935, a pour cadre l’ancienne colonie portugaise. Situé dans le quartier chaud, un club, l’Obi-Wan (clin d’oeil, bien sûr, à la saga Star Wars) y abrite la rencontre entre l’archéologue campé par Harrison Ford, le redoutable Lao Che (Roy Chiao) et ses triades, et la danseuse Willie Scott (Kate Capshaw), prélude à des aventures rocambolesques qui conduiront Indy et la jeune femme en Inde, sur les traces des sanguinaires Thugs adorateurs de Kali -Inde figurée, pour le coup, par le Sri Lanka; après tout, ceci n’est que du cinéma. Dernier avatar de ces incursions à répétition d’aventuriers occidentaux en terre orientale, Now You See Me et ses magiciens mettaient le cap, tout récemment, sur la rivière des Perles pour le second volet de la franchise -normal, si l’on considère que l’épisode initial se déroulait pour partie à Las Vegas dont Macao est, à certains égards, la version asiatique.

Macao, l'envers du jeu
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Enfin, l’on ne saurait clore ce tour d’horizon sans évoquer divers réalisateurs hongkongais ayant fait de Macao leur terre de tournage d’élection. Johnnie To s’y est, par exemple, multiplié, y situant pour partie le duel à distance que se livrent les deux tueurs à gages de Fulltime Killer (2001) avant d’y expédier un Johnny Hallyday ivre de Vengeance (2009), la skyline caractéristique de la ville tenant lieu de toile de fond à ses allées et venues amnésiques, son patronyme de circonstance, Francis Costello, renvoyant pour sa part au Samouraï de Melville. Quant à Stanley Kwan, si son magnifique Rouge (1987) avait pour cadre Hong Kong, c’est pourtant dans les venelles de Macao qu’il trouvera le bordel abritant, dans les années 30, les amours impossibles entre Chan (Leslie Cheung), un jeune homme de bonne famille, et Fleur (Anita Mui), une courtisane. Une passion qui conduira à leur double suicide, la jeune femme émergeant toutefois de l’au-delà 50 ans plus tard, à la recherche de celui qui ne l’y avait jamais retrouvée, dans un mélodrame enrobant l’espace d’une humeur irrésistiblement capiteuse…

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