Les effets spéciaux de l’année 2014 (vidéos)

Benedict Cumberbatch en pleine performance pour The Hobbit. © DR
Céline Paquet Stagiaire

En 2014, l’imagination des réalisateurs en matière d’effets spéciaux a une fois de plus été débordante. Voici le topo des films qui ont retenu l’attention du jury des Oscars.

Le cinéma est un lieu privilégié pour le développement des nouvelles technologies. Depuis son invention par les frères Lumière, les réalisateurs ont joué avec la caméra pour créer des effets impossibles dans la vie réelle. Les avancées techniques permettent aujourd’hui une qualité visuelle incroyable, brisant de plus en plus les frontières entre imaginaire et réel. Voici un topo de ce qui s’est fait de mieux cette année en la matière, à commencer par les films nominés aux Oscars 2015 dans la catégorie des effets visuels.

Captain America:

Superviseur des effets spéciaux à l’Industrial Light + Magic, la société en charge des effets du film, Russel Earl a révélé au Hollywood Reporter que près de 2 500 VFX (Visual Effects) avaient été nécessaires pour la réalisation. Pour les personnages, par exemple, des « doubles digitaux » ont été utilisés. Après un shooting photo (au cours duquel l’acteur est immortalisé sous toutes les coutures), ce sont en fait les personnages numérisés qui évoluent dans le film. L’individu qui a demandé le plus de travail était le Faucon.

Mais il y avait un plus grand challenge: « Dans les films précédents, c’était surtout des porte-avions. Maintenant on a un porte-avion avec en plus des canons énormes, » précise Russel Earl. « On devait être sur tous les angles de ces transporteurs. Nous étions sur le pont, puis nous étions sur les côtés. Nous devions aussi faire beaucoup de gros plans et prendre des angles différents. Le pire c’est qu’au final il a fallu tout détruire! ». Autre défi de taille: les techniciens ont dû reproduire une grande partie de la ville de Washington. De nombreuses images du film sont des plans aériens de la ville. Une grande partie de la capitale américaine ne pouvant être survolée, il a fallu réaliser un travail super minutieux: Washington est une ville mondialement connue et très photographiée. Les images de synthèses devaient donc se confondre avec la réalité.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Dawn of the Planet of the Apes

Dans l’histoire des films La Planète des Singes, dont le premier est sorti dans les années 60, Dawn of the Planet of the Apes est probablement le plus réaliste. Depuis le précédent volet, les acteurs ne sont plus déguisés, mais numérisés grâce à la technologie de capture de mouvement (motion capture). Pour ce faire, les réalisateurs ont fait appel à la compagnie Weta Digital, créée par Peter Jackson. Le procédé, inventé par des ingénieurs de l’université de Columbia, permet de représenter avec précision le moindre mouvement physique. Le jeu d’acteur a donc, plus que jamais, une importance primordiale. L’ensemble de la distribution a donc dû apprendre à se mouvoir comme des singes. Le pari est plutôt réussi: Andy Serkis, qui interprète le chef des singes, pourrait remporter l’Oscar du meilleur acteur, et c’est la première fois qu’un personnage en motion capture fait l’objet d’une nomination de ce genre.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Godzilla

La film, réalisé pour les 60 ans de la sortie du premier opus japonais, a fait appel à l’entreprise Technicolor Hollywood pour la création du personnage de Godzilla. La version 2014 n’a rien à voir avec celle des années 50. Si à l’époque, un acteur se cachait dans un costume extrêmement lourd et inconfortable, le monstre de Gareth Edwards est aujourd’hui une addition des précédentes réalisations. Pour rendre vraisemblable la bête nucléaire, les techniciens sont passés par des logiciels à effets 3D. 150 personnes ont travaillé sur la partie électronique du film. Didier Lévy a participé à ce long travail et s’est confié à Libération: «  Dans la séquence de poursuite dans New York où Godzilla essaye de rattraper le taxi conduit par Jean Reno, le monstre détruit tout sur son passage. Pour cette seule séquence qui dure quelques secondes, une dizaine de personnes ont travaillé trois semaines afin d’effacer digitalement les rampes sur lesquelles le taxi était propulsé, créer les débris sur son passage, animer les hélicoptères (tous digitaux) et les roquettes, rajouter de la pluie, créer des impacts dans le sol. Chaque personne avait une tâche très définie et tous ces éléments étaient réunis par ce qu’on appelle un compositeur. »

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Guardians of the Galaxy

Deux des personnages du film sont entièrement créés en CG (Computer Graghic): Groot et Rocket, une sorte d’arbre mobile et un raton laveur génétiquement modifié. Des acteurs ont dû endosser leur rôle, pas seulement pour le doublage mais aussi sur le plateau. Mais contrairement à La Planète des singes, les personnages n’ont pas entièrement été réalisés en motion capture. On doit le produit final à une technique alternative: la rotomation. La différence tient dans le fait que le personnage n’est pas créé à partir de capteurs posés sur l’acteur, mais est créé numériquement de A à Z. Petite anecdote: l’acteur qui substituait Groot était un mime venu sur le plateau, portant un costume bleu et un casque sur lequel était posée une maquette de la tête de Groot.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

The Hobbit: the Battle of the Five Armies

Les trois films de la saga The Hobbit s’appuient bien sûr sur d’innombrables supports techiques. Mais deux grands procédés ont été utilisés pour la création et la mise en scène des personnages. D’une part la motion picture, inévitable et utilisée notamment pour la performance de Benedict Cumberbatch dans le rôle de Smaug, le dragon sanguinaire. L’autre technique importante de ce film est la Slave motion picture. Les nains et Hobbits étant beaucoup plus petits que les hommes, cette technique particulière permet de jouer sur la taille des personnages. Ian McKellen, aka Gandalf le Gris, explique au cours d’une interview en quoi cette technique consiste: « J’ai dû me rendre sur un plateau prévu rien que pour moi, pendant que les nains étaient sur un autre plateau identique mais de dimensions différentes. Mon plateau était entièrement vert. J’étais filmé en même temps que les nains, par des caméras robotisées qui effectuaient exactement le même mouvement au même moment. J’étais seul sur le plateau, face à des photos des acteurs placées en fonction de la véritable position de ceux-ci sur le deuxième plateau. J’entendais par une oreillette ce qu’ils disaient de l’autre côté et je savais quand je devais parler et où je devais regarder. Les photos s’illuminaient pour que je sache qui venait de m’adresser la parole.« 

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Interstellar

Dans une interview accordée au Telegraph, Paul Franklin, le responsable des effets spéciaux sur le film Interstellar de Christopher Nolan, explique que le tournage ne s’est pas fait selon la convention « pré » versus « post-production ». En théorie, un long-métrage est filmé dans son intégralité avant de passer aux effets spéciaux en tout genre. Ici, une équipe travaillait déjà sur les décors et éléments du film pendant la pré-production. Nolan voulait un minimum de scènes filmées devant des écrans verts, couramment utilisées pour ce genre de films. Les images créées en studio ont donc directement été utilisées lors du tournage. Les acteurs pouvaient ainsi voir ce qui se passerait autour d’eux dans le rendu final du film. Pour l’occasion un écran de la taille d’un court de tennis a été monté.

Par ailleurs, et toujours dans un souci de réalisme jusqu’au-boutiste, le réalisateur du film a fait appel à un physicien et à des astronautes professionnels.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Maleficient

Les techniciens devaient ici veiller principalement à la création du monde dans lequel le film évolue. Un monde divisé en deux parties: le monde des hommes et celui des fées. Le premier était très linéaire, horizontal, tandis que le second était très montagneux, vertical. Pour le paysage féérique, les techniciens ont dû passer par le CG, et créer tout numériquement. Le film est donc hybride, un mixte entre la réalité et le numérique.

L’autre défi majeur de ce film était la transformation des fées en humaines. Il fallait en effet que les petits modèles soient très similaires aux grands. La motion capture a été utilisée pour permettre cette ressemblance. Les modifications entre la version fées et la version actrices sont infimes mais très minutieuses. On retrouve notamment moins de rides sur les visages, des yeux plus grands, une taille modifiée etc. Pour un rendu plus précis encore, les techniciens ont utilisé le Lightstage Capture. Cette technique permet de voir le visage de l’actrice sous tous les angles et surtout selon toutes les formes et variations d’éclairages possibles.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Night at the Museum: Secret of the Tomb

Deux des personnages récurrents du film (interprétés par Steve Coogan et Owen Wilson) ne font que quelques centimètres de haut. Dans les précédents volets, le réalisateur filmait ses personnages comme s’ils étaient plus petits que le monde qui les entourait. Cette fois-ci, il a fait l’inverse, utilisant une tout autre technique de prise de vues. Le but: filmer les personnages comme s’ils étaient à taille réelle et que le monde était trop grand pour eux.

La motion capture a également été utilisée dans ce film pour réaliser une scène avec des statues en mouvement. Le film était en partie tourné dans l’enceinte du British Museum, autrement dit dans des conditions d’éclairages bien différentes de celles d’un studio, les techniciens ont dû étudier cette luminosité particulière pour l’appliquer aux personnages numériques.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Transformers: Age of Extinction

Pour la réalisation des effets spéciaux de ce film, Michael Bay a, une fois de plus, fait appel à Scott Benza de l’Industrial Light and Magic. 500 personnes ont été nécessaires pour la réalisation de près de 90 minutes d’effets spéciaux. C’est la première fois que Bay utilisait un acteur sur le plateau et un système multi-caméras pour produire l’animation, et il a donc choisi la motion capture pour rendre les expressions faciales des robots plus réalistes.

Ce film comprenait de nombreux défis, comme les différentes transformations des robots ou encore la création des dino-bots. La scène où Optimus chevauche un de ces monstres de fer emprunte beaucoup aux westerns. Les techniciens ont dû analyser et adapter la course des chevaux à celle du dinosaure, et prêter à Optimus les mimiques et mouvements des cavaliers.

X-Men: Days of Future Past

La saga des X-men est une encyclopédie pour les professionnels en matière d’effets spéciaux. Et ce nouvel opus ne fait pas exception. Une des scènes emblématiques est celle de la libération de Magnéto dans le bunker du Pentagone. On y voit Quicksilver utiliser sa vitesse pendant que les autres personnages ne bougent pas ou très peu. La technique du (very) slow motion a été utilisée pour une partie de la scène, tandis que l’homme supersonique évoluait à une vitesse normale. La partie la plus délicate a été le calcul du nombre de scènes à filmer et surtout le nombre d’angles à utiliser. Des assiettes qui volent, de la nourriture dans les airs, les coups de feu: beaucoup d’éléments devaient se superposer, et les créateurs voulaient éviter l’utilisation abondante des doubles digitaux. L’autre chalenge: la création des Sentinelles et surtout leur transformation, qui correspond à une réplique de celle de Mystique. La texture des robots a été pensée comme une peau constituée de lames qui se retourneraient pour créer une nouvelle peau. Une Sentinelle est composée de 100 835 lames et 1019 parties mouvantes sur le visage.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content