Le film d’Ozon sur la pédophilie dans l’Église pourra être diffusé en VOD et à l’international

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FocusVif.be Rédaction en ligne

La cour d’appel de Paris a rejeté mercredi le recours du prêtre Bernard Preynat qui demandait la suspension de l’exploitation du film Grâce à Dieu de François Ozon, auquel il reproche de bafouer sa présomption d’innocence alors qu’il n’a pas encore été jugé.

Le père Preynat, mis en examen pour agressions sexuelles à Lyon, avait fait appel de la décision du tribunal de Paris qui avait, le 18 février, rejeté sa demande d’interdire la sortie du film, alors imminente, jusqu’à la décision définitive de la justice dans cette retentissante affaire de pédophilie.

Le film, primé au festival de Berlin et qu’on désignait film de la semaine lors de sa sortie chez nous en avril dernier, était sorti le 20 février en France, où il a enregistré plus de 900.000 entrées.

Inspiré de l’histoire de trois hommes qui accusent cet ancien aumônier scout d’avoir abusé d’eux il y a trente ans, le film raconte leur combat pour constituer l’association La Parole Libérée afin de porter l’affaire devant la justice et dénoncer l’inaction de l’Eglise.

Grâce à Dieu n’étant plus à l’affiche, la cour d’appel devait statuer seulement sur son avenir en VOD, DVD et à l’international. Mercredi, elle a jugé que le film portait certes atteinte à la présomption d’innocence du père Preynat, mais que l’insertion d’un encart rappelant ce principe à la fin du film constituait « une mesure proportionnée » de compensation, selon l’arrêt consulté par l’AFP.

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« La loi ne dit pas que les tiers doivent prendre des mesures proportionnées à l’atteinte qu’ils causent à la présomption d’innocence, mais tout simplement qu’ils ne doivent pas y porter atteinte », a réagi l’avocat du prêtre, Me Emmanuel Mercinier-Pantalacci, qui envisage un pourvoi en cassation. « Il est grotesque d’imaginer qu’après avoir présenté pendant 2h15 le père Preynat comme coupable d’actes innommables, on puisse faire disparaître en deux secondes la conviction qu’on a fait naître chez les spectateurs », avait-il plaidé à l’audience du 3 juin.

Les avocats de la production lui avaient opposé le risque d’une « atteinte grave et très disproportionnée au principe de la liberté d’expression et à la liberté de création », retenue dans le premier jugement.

« Il ne s’agit pas d’un film sur le procès Preynat, mais sur la libération de la parole des victimes d’actes de pédophilie dans l’Eglise », qui participe « d’un débat d’intérêt général », lui avait rétorqué Me Benoît Goulesque-Monaux, un des avocats de la production.

La cour a estimé que la suspension du film serait « disproportionnée car elle reviendrait à reporter la diffusion d’une oeuvre à échéance inconnue ».

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