La botte secrète de Milquet pour booster le cinéma belge francophone

Joëlle Milquet aux côtés de la directrice générale du FIFF, Nicole Gillet. © BELGA/Bruno Fahy
FocusVif.be Rédaction en ligne

La ministre de la Culture en Fédération Wallonie-Bruxelles a présenté lundi sa nouvelle stratégie de promotion du cinéma belge dans le cadre du 30e FIFF à Namur.

Organiser des avant-premières avec des leaders d’opinion et des séances spéciales dans les villes sans cinéma, mieux valoriser les films belges lauréats des Magritte et renforcer la présence du cinéma « made in Belgium » dans les médias: telles sont quelques-unes des propositions de Joëlle Milquet, ministre de la Culture en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), qui présentait lundi à Namur la nouvelle stratégie de promotion du cinéma belge francophone coordonnée par le Centre du Cinéma à l’occasion du 30e Festival international du film francophone (FIFF).

En 2016, 800.000 euros seront alloués directement aux distributeurs et producteurs pour la sortie de leurs films et 500.000 euros seront dédiés à des activités de promotion diverses.

« La question qu’on se pose toujours avec les producteurs et distributeurs c’est: ‘Comment va-t-on amener le public vers le film?’« , a témoigné le réalisateur belge Joachim Lafosse. Et d’après une étude Dedicated Research, la connaissance du cinéma belge francophone a peu évolué depuis 2009 (année de la dernière étude).

La ministre souhaite que soient organisées des avant-premières pour les leaders d’opinion, soit ceux qui disposent d’un large réseau et qui pourraient aisément actionner le bouche à oreille autour de ces films. L’idée est de réunir régulièrement une soixantaine de privilégiés et de leur faire découvrir les nouveaux films belges plusieurs semaines avant leur sortie officielle. « On a commencé avec Le Tout nouveau testament de Jaco Van Dormael puis plus récemment avec Préjudice d’Antoine Cuypers. Prochainement, on mettra à l’honneur Les Chevaliers blancs de Joachim Lafosse », explique Joëlle Milquet.

Séances spéciales dans les villes « sans cinéma »

Des séances spéciales seront aussi organisées dans les villes « sans cinéma ». L’objectif est de faire découvrir au grand public un film belge dans une salle de proximité dans laquelle le réalisateur ou les acteurs seront présents pour renforcer l’aspect événementiel. Jaco Van Dormael a présenté lui-même son film le 4 septembre à Gembloux et le 25 septembre à Rixensart. Ces séances ont affiché complet. L’initiative se poursuit: Antoine Cuypers présentera Préjudice le 9 octobre à Virton, le 12 octobre à Waremme, le 13 octobre à Charleroi et le 15 octobre à Gedinne.

Enfin, juste après la cérémonie des Magritte, une opération de ressortie des films lauréats à destination du grand public sera mise sur pied.

Quant à la présence dans les médias, un partenariat stratégique sera établi avec la presse papier et numérique afin d’assurer une meilleure visibilité des films. Le but est d’assurer une présence constante et récurrente du cinéma belge francophone dans leurs pages et sur leurs sites sous forme d’articles de fond et de publicités. Par ailleurs, un accord relatif à la promotion du cinéma belge sera conclu pour 2016 avec la RTBF.

Mieux valoriser les bandes-annonces

Une attention particulière sera mise sur les bandes-annonces. « Vu le coût demandé, il demeure très difficile pour nos films d’avoir accès à l’espace de diffusion des bandes-annonces prévu juste avant le film projeté, mais si le Centre du Cinéma prend en charge lui-même cet espace pour toute une année, cela pourra certainement se faire à prix très concurrentiel », estime la ministre. Cela professionnaliserait la sortie des films belges et inciterait également les producteurs à préparer en amont leurs bandes-annonces. Des formations à la réalisation de bandes-annonces seront d’ailleurs bientôt lancées.

Joëlle Milquet veut aussi promouvoir les films et les artistes via le web et les réseaux sociaux, le poids des sites internet dans les critères de choix d’un film étant en augmentation (20% en 2009 et 52% en 2015).

A l’instar de ce qui se fait par exemple en Israël, le principe est de diminuer l’apport financier direct aux producteurs et d’augmenter la part active prise par le Centre du Cinéma de la FWB dans la promotion des films qu’il soutient, avec l’objectif de rencontrer un public plus large.

Par ailleurs, une nouvelle stratégie de diffusion des films belges est en chantier. Des propositions concernant notamment la redynamisation des ciné-clubs, la présence des cinéastes dans les classes d’école, etc, sont en cours de concrétisation.

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