L’univers de Stephen King n’est pas prêt de s’effondrer

Stephen King est l'un des écrivains les plus riches au monde avec une fortune estimée à 46 millions de dollars. © REUTERS/Mike Segar
Antoinette Reyners Stagiaire

Âgé de 69 ans, Stephen Edwin King a rédigé plus de 65 romans et 200 nouvelles en 43 ans de carrière. Environ 80 adaptations cinématographiques de ses oeuvres littéraires, plus ou moins réussies, ont vu le jour. Défendant un style familier, le maitre de l’horreur et du fantastique continue d’inspirer les oeuvres audiovisuelles de ce XXIe siècle

Le king du suspens a vendu plus de 350 millions d’exemplaires de romans et de nouvelles à travers le temps et les continents. Source inépuisable d’inspiration, les romans de Stephen King façonnent encore aujourd’hui le monde cinématographique à coup de best-sellers fantastiques. Pour comprendre ce succès mondial, un petit détour sur ses traits caractéristiques semble inévitable.

La peur est son royaume

Essentiellement au début de sa carrière, de nombreux critiques ont désapprouvé le style populaire et le recours explicite à l’hémoglobine de l’auteur. Ces caractéristiques littéraires sont toutefois totalement assumées par Stephen King, qui les justifie par un souci de réalisme et d’efficacité.

« J’ai toujours considéré que la qualité de l’intrigue avait priorité sur toutes les autres facettes du talent de l’écrivain. La psychologie, le thème, le style, tout cela devient secondaire si l’histoire est ennuyeuse. Et, si le récit vous tient en haleine, vous serez disposé à toutes les indulgences« , constate le romancier en 1997.

Son talent de conteur est sa force d’écrivain. Il arrive à susciter la frayeur de ses lecteurs en frappant leur imagination grâce, entre autres, au réalisme de ses personnages vivants et colorés. Les héros sont souvent des personnages simples, issus du peuple, comme l’auteur lui-même. La capacité de King à mettre en scène des enfants se révèle dans les descriptions saisissantes de leurs actes, mais aussi de leurs pensées les plus intimes.

Les oeuvres de King s’imprègnent profondément de l’histoire et de la culture américaine, dévoilant ses travers les plus sombres. Dans le roman « Carrie », le roi de l’épouvante dénonce en 1974 la montée du fondamentalisme religieux au coeur d’une « Amérique attardée ». D’autres thématiques plus universelles (l’enfance et ses traumatismes, le regard des autres, le destin…) englobent son travail et permettent aux lecteurs de s’identifier dans le vécu des personnages et de leur univers.

Les monstres existent vraiment, les fantômes aussi… Ils vivent en nous, et parfois ils gagnent…

Stephen King

L’homme est surtout un incroyable exorciseur des démons de notre temps. Il recycle et réinvente la matière de nos cauchemars. Quelle que soit leur forme, de Cujo, Grippe-Sou à Carrie, ces monstres de placard ne sont que le reflet de nos propres angoisses, nos propres ténèbres.

Aujourd’hui, de nombreux films et séries du monde entier continuent de suivre les traces du seigneur de la terreur.

« Ils flottent », reprit le clown. « En bas, nous flottons tous… Viens flotter avec nous »

Le maléfique clown au rire cynique sera incarné par Bill Skarsgard.
Le maléfique clown au rire cynique sera incarné par Bill Skarsgard.© IMDp

Produit de l’imagination débordante de Stephen King, le clown Grippe-Sou du roman « Ça » reviendra nous tendre ses ballons rouges dans les salles obscures de cinéma, de quoi devenir coulrophobe dès les premières images du fil. La bande annonce donne déjà des frissons.

Réalisé par Andrés Muschietti, ce long métrage nous plonge au coeur de la ville de Derry où des adultes, mais surtout des enfants disparaissent mystérieusement les uns après les autres. Un groupe de 7 adolescents, « The Loosers’s club », décident d’agir face à l’impuissance des policiers.

Sous forme de roman en 1960 et porté à l’écran en 1990, l’oeuvre de Stephen King fait son retour en septembre dans une nouvelle adaptation divisée en deux parties. « Le remake de Ça réalisé par Andy Muschietti va au-delà de mes attentes. Détendez-vous. Patientez et profitez« , nous rassure Stephen King dans l’un de ces tweet. Le budget pour ce film est estimé à 35 millions de dollars.

Stranger things, un hommage au King

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C’est la série fantastique et horrifique incontournable du moment qui vous propose un voyage dans le temps en plein dans les années 80. Disponible depuis août sur Netflix, « Stranger thing » a connu un succès inattendu après seulement un mois d’existence. Inspirés des films des années 1980, de Spielberg à Kubrick, le maitre de l’horreur ne manque pas à l’appel.

Comme le reconnait le réalisateur de la série, Matt Duffer, dans les lignes du Wall Street Journal : « Les romans de Stephen King étaient une grande source d’inspiration. Ces films et ces livres ont bercé notre enfance. »

Dès le générique, on sent l’influence du maître avec un titre qui fait référence au roman Needful Things, publié en 1991. La musique troublante et mystérieuse, presque oppressante, s’inspire du film « Christine », de John Carpenter (1983), adaptation de Stephen King. La bande de gamins, surtout comparée aux Goonies, ressemble surtout au petit gang des Loosers dans Ça. Carrie, l’adolescente aux pouvoirs de télékinésie imaginée par Stephen King ressemble étrangement à la fillette Eleven, personnage intrigant de la série. D’un tempérament calme, toutes deux peuvent provoquer « d’étranges choses » une fois en colère.

Retour à Castle Rock

« J.J. Abrams et moi, nous vous invitons à partir en voyage à Castle Rock. Prenez garde« , nous avertit Stephen King en février dernier sur Twitter. Castle Rock est une ville imaginaire créée de toutes pièces par l’auteur. Elle se situe dans l’État du Maine, son état d’origine implanté aux États-Unis, et sert de cadre à plusieurs de ses récits comme « Dead Zone », « Cujo », « La part des ténèbres », « Sac d’os » ou « L’histoire de Lisey » et « Bazaar ». Castle Rock ne représente plus seulement le nom de cette ville imaginaire, mais désormais aussi le nom d’une nouvelle série d’horreur signée J.J. Abrams et Stephen King.

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Selon le Hollywood Reporter, Castle Rock sera une anthologie des romans du King. De nombreux personnages reviennent comme le Club des Ratés de « Ça », l’écrivain malchanceux Paul Sheldon de « Misery » ou le cuisinier de l’hôtel Dick Hallorann dans « Shinning ». Chaque saison aura son intrigue et ses propres figurants, même s’ils seront liés par des éléments se faisant écho. Cette réinvention de l’imaginaire de l’auteur sera disponible sur la plateforme de vidéo à la demande Hulu.

Ce qui semble évident : les oeuvres littéraires de Stephen King ne sont pas prêtes de disparaitre des rayons. Le temps pour l’écrivain de raccrocher sa plume n’est pas encore venu. Le monde cinématographique a encore besoin de lui tant son univers fantastique est infini.

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