Greta Garbo, l’étoile du Nord star d’Hollywood

Greta Garbo incarne Mata Hari en 1931. © MGM

Bien que l’essentiel de sa renommée se soit fait à Hollywood, Greta Garbo est une légende suédoise du cinéma. De vendeuse de journaux à star internationale, retour sur une carrière incontournable.

Au cours des semaines qui vont suivre, des articles fleuriront dans cette nouvelle rubrique dédiée à la culture suédoise. Pourquoi? Principalement parce que la Suède est le pays dans lequel Margo, notre stagiaire, a choisi de partir dans quelques mois en Erasmus. Dans L’instant suédois, le cinéma, la musique ou encore la littérature seront décortiqués dans une tentative de faire le tour de la question viking.

Née en 1905 à Stockholm d’une famille pauvre dont elle est le troisième enfant, Greta Lovisa Gustafsson rêve de devenir actrice et dépense ses premiers sous, gagnés en vendant des journaux, au cinéma. Adolescente, celle qu’on surnomme affectueusement « Kata » se lance dans le théâtre et crée avec quelques amis une petite troupe qu’elle appelle « Le Théâtre du grenier ».

Après avoir accumulés de petits jobs, comme celui de savonneuse chez un barbier, une première occasion se présente quelques années plus tard alors qu’elle travaille en tant que vendeuse chez PUB, une marque suédoise de prêt-à-porter appréciée à l’époque. L’enseigne cherche un mannequin pour son catalogue publicitaire et Greta semble parfaite pour prendre la pose. Les choses s’enchaînent alors lorsque la marque a ensuite besoin de silhouettes pour un film publicitaire. Il s’agira de la première expérience filmée de la jeune fille.

Il faudra malgré tout encore un peu de patience à Greta avant d’être remarquée par le réalisateur Erik A. Petschler qui lui offrira un premier petit rôle dans son court-métrage, Peter le vagabond. Le tournage ne dure que deux semaines mais PUB refuse de laisser l’oiseau s’envoler. À 16 ans, Greta Gustafsson démissionne et embrasse une carrière dans le cinéma en tournant le film de Petschler et en s’inscrivant à l’Académie Royale des Arts Dramatiques de Stockholm, selon les conseils de ce dernier.

La naissance d’une légende

C’est à l’Académie que Greta rencontre en 1923 Mauritz Stiller, pilier du premier âge d’or du cinéma suédois. Stiller devient le mentor de la jeune actrice et lui apprend jouer devant une caméra. Il rebaptise la jeune Gustafsson en « Garbo », « élégance » en espagnol, et lui confie son premier rôle important au cinéma dans La Légende de Gösta Berling. Un an plus tard, Stiller fait la connaissance de Louis B. Mayer, directeur de production de la rugissante Metro-Goldwyn-Mayer, qui lui propose de travailler à ses côtés. Stiller accepte à la condition que Garbo fasse également partie du contrat. C’est après avoir vu sa prestation dans Gösta Berling que Mayer donne son accord, touché par le regard et la douceur de l’actrice suédoise.

Le rêve américain, bien qu’il soit alors à portée de main, se fera encore quelque peu attendre. Après son arrivée sur le nouveau continent, la MGM semble s’être complètement désintéressée de l’actrice qui ne parle alors pas un mot d’anglais. Garbo obtient finalement un essai à l’écran auprès de Irving Thalberg, producteur à la MGM. Conquis par les talents de la comédienne, celui-ci s’occupera à transformer la jeune femme selon les standards de beauté de l’époque: perte de poids, cheveux coupés, sourcils épilés, dents limées. Le producteur lui donne également des cours d’anglais. L’étoile du Nord s’apprête enfin à atteindre des sommets. En août 1925, elle signe son premier contrat au sein de la société de production et en 1926, elle apparaît pour la première fois sur les écrans américains dans Le Torrent. C’est après une deuxième performance remarquée dans La Tentatrice que la carrière hollywoodienne de Garbo décolle pour de bon.

Dans Le Torrent, Garbo incarne Leonora Moreno, une cantatrice amoureuse.
Dans Le Torrent, Garbo incarne Leonora Moreno, une cantatrice amoureuse.© MGM

« Garbo parle! »

Star du muet, Garbo laisse les critiques sans voix en passant brillamment le cap du parlant avec Anna Christie en 1930, qui lui vaudra une première nomination pour l’Oscar de la meilleure actrice. Pour la première fois, « Garbo parle ». Les publicitaires en feront d’ailleurs le slogan du film. En 31, elle incarne Mata Hari dans le film du même nom qui devient le plus gros succès commercial de l’actrice. En 33, après un renouvellement de son contrat chez MGM, l’actrice revient avec Queen Christina. Elle enchaîne ensuite avec Anna Karénine, où elle incarne l’héroïne du livre de Tolstoï, Le Roman de Marguerite Gautier ou encore Ninotchka, l’unique comédie dans la carrière du Sphinx suédois. Ces deux derniers lui valent une nomination pour l’Oscar de la meilleure actrice. Deux ans plus tard, elle joue dans La Femme aux deux visages. Le film est un échec et, à 36 ans, Garbo décide de se retirer du cinéma.

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Une femme admirée

Après un arrêt de parcours inattendu, Garbo profite de longues promenades dans New York, où elle se cache derrière des lunettes noires. En 55, elle reçoit un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Tout au long de celle-ci, La Divine aura été saluée par ses contemporains. « Garbo est le type d’actrices incapables de mal jouer un rôle. Elle ne peut pas faire d’erreur« , déclarait par exemple Clarence Brown, réalisateur d’Anna Christie. Elue à la 5e place des 100 actrices de légende, après sa compatriote Ingrid Bergman, celle-ci n’avait jamais pu rencontrer la comédienne de 10 ans son aînée. « Sa beauté était incomparable, et je trouve que toutes ses interprétations ont été absolument prodigieuses, racontait Bergman. Mais Garbo ne souhaitait pas me rencontrer. Peut-être voyait-elle en moi une rivale.(…) »

Malgré une reconnaissance internationale, Garbo sera restée une femme mystérieuse et discrète, parlant peu. Dans un texte publié dans le magazine Ecran 76, elle écrivait: « On a voulu faire de moi une femme froide, parce que je ne prêtais pas grande attention aux déclarations des hommes, que j’aime aller seule sous la pluie et regarder longuement la mer, lorsqu’elle se brise sur les rochers. Mais on aurait tort de parler de Greta Garbo comme d’une indifférente. C’est au contraire parce que, en moi, le positif et le romanesque se pénètrent et se heurtent toujours, que je me méfie de moi-même et n’accueille les hommages qu’avec prudence. »

Décédée en 1990 à 85 ans, elle laisse à Gray Horan, sa nièce et unique héritière, une fortune de près de 45 millions d’euros. En 2014, Gray Horan donnait une interview à un site dédié à sa tante dans laquelle elle parle notamment de sa relation proche avec celle-ci.

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