Critique

[Critique ciné] Truth or Dare, le jeu des 7 erreurs

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Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

FANTASTIQUE/HORREUR | Truth or Dare explose le box-office, mais ce n’est pas le meilleur film de la fabrique de frissons Blumhouse.

Dans les salles, c’est un succès. Mais les critiques ne joignent pas leur voix à celles de spectateurs ayant d’ores et déjà fait de Truth or Dare, aux États-Unis, une réussite commerciale. Le film d’horreur à petit budget reste un investissement rentable pour les sociétés de production américaines. Et celle de Jason Blum, Blumhouse, se place en tête de la spécialité depuis le tournant des années 2000 et 2010. Paranormal Activity et ses suites, mais surtout Insidious et Sinister, sont devenus des références en termes de fantastique contemporain, avant que le douteux mais immensément profitable The Purge ne confirme le statut d’une compagnie qui a su réussir ses quelques (rares) pas hors du genre, comme l’électrisant Whiplash de Damien Chazelle en 2014. Avec trois Oscars (dont celui du meilleur second rôle pour J.K. Simmons) à la clé! Blumhouse joue désormais dans la cour des grands, même en restant fidèle à ses racines quand on y ose le très épatant et antiraciste Get Out, Oscar du meilleur scénario. Et le festival de Cannes accueille Jason Blum en même temps que Spike Lee pour un BlacKkKlansman qui vient d’y remporter le Grand Prix…

Action ou vérité

[Critique ciné] Truth or Dare, le jeu des 7 erreurs

Truth or Dare ne fait pas partie de la crème des productions mises en oeuvre par l’ex-vendeur d’abonnements au câble, devenu chargé des acquisitions au studio Miramax (oui, celui des frères Weinstein) et passé à côté de The Blair Witch Project, une erreur qu’il se jura bien de pas rééditer en se lançant avec un autre film de « found footage », Paranormal Activity. L’histoire de Truth or Dare emprunte, comme l’énonce son titre, au jeu action ou vérité. C’est lors d’une virée de « springbreak » au Mexique qu’une bande d’étudiants s’y essaient dans une église désaffectée où les a entraînés un jeune gars rencontré dans un bar. Fatale erreur, car le jeu va dégénérer, suivre les six héros comme il suit une septième victime, survivante elle aussi et qui a brûlé vive une inconnue car « elle n’avait pas le choix« : ne pas dire la vérité, ne pas accomplir le gage ordonné par une présence surnaturelle, et c’est sa propre mort qu’on trouve au rendez-vous! Malgré quelques séquences riches en terreur pure ou en humour très macabre, le film de Jeff Wadlow (Kick-Ass 2) n’a rien de particulièrement stimulant. La faute à un tandem de comédiennes principales ayant le charisme d’un pot de yaourt. Et à une narration globalement prévisible sauf à de rares moments. Appliquer la logique de Final Destination au domaine ludique ne suffit pas à éviter l’ennui, ni la répétition. Au point que l’idée astucieuse du sourire maléfique déformant -par effet numérique- la bouche des porte-parole du mal (tel un détournement glauque des filtres de Snapchat) devient irritante après avoir amusé au départ.

De Jeff Wadlow. Avec Lucy Hale, Tyler Posey, Violett Beane. 1h40. Sortie: 13/06. **(*)

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