Critique

[Critique ciné] Benni (System Crasher), une oeuvre casse-cou que rien n’effraie

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Primé à la Berlinale 2019, ce premier long métrage signé par l’Allemande Nora Fingscheidt se fait frontalement l’écho de la fureur d’une gamine de neuf ans traumatisée durant la petite enfance et incapable de contenir toute la violence qu’elle porte en elle. Prise en charge par les services sociaux, elle n’aspire pourtant qu’à être protégée et enfin trouver l’amour maternel qui lui a jusque-là tant fait défaut…

Littéralement rivé à sa douleur, le film peut, dans un premier temps, sembler plutôt complaisant, aussi bien dans le registre un peu systématique de l’hystérie à vif que dans celui d’un sentimentalisme assez facile. Tandis que certains effets de mise en scène aux petits airs punk faussement honnêtes tentent de manière très discutable de nous faire rentrer dans la subjectivité troublée de l’enfant. Mais l’estomaquante énergie déployée par la jeune Helena Zengel dans le rôle-titre et l’ahurissant jusqu’au-boutisme du film lui-même finissent par faire tomber une à une toutes les réticences. Benni a la force rageuse de ces oeuvres suprêmement casse-cou que rien n’effraie. Toujours sur le fil, le moindre de ses plans donne le sentiment rare que tout peut basculer à chaque instant. Et tant pis si le final, légèrement redondant, de ce vertigineux grand huit émotionnel n’est pas tout à fait à la hauteur.

Drame de Nora Fingscheidt. Avec Helena Zengel, Albrecht Schuch, Gabriela Maria Schmeide. 1h58. Sortie: 04/03. ***(*)

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