Jean-François Pluijgers

Cannes, le film du jour (3): I, Daniel Blake de Ken Loach, urgent et fort

Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Avec I, Daniel Blake, le treizième de ses films à avoir les honneurs de la compétition, c’est à du Ken Loach vintage qu’ont eu droit les festivaliers.

Avec I, Daniel Blake, le treizième de ses films à avoir les honneurs de la compétition, c’est à du Ken Loach vintage qu’ont eu droit les festivaliers. Au coeur du film, on trouve Daniel Blake – l’excellent Dave Johns -, un menuisier d’une scierie de Newcastle qu’un accident cardiaque contraint, à l’approche de la soixantaine, à solliciter une pension d’invalidité. Mais si son médecin et un cardiologue lui ont interdit d’encore travailler, les services sociaux de la ville ne l’entendent pas de cette oreille, lui imposant de rechercher un emploi sous peine de sanction. Le début d’un cauchemar administratif au cours duquel il va croiser la route de Katie, mère célibataire débarquée de Londres avec ses deux enfants, et tentant péniblement de joindre les deux bouts…

Il y a des petits airs de La Loi du marché dans ce film où Ken Loach et son scénariste attitré, Paul Laverty, s’attèlent à un état des lieux de la réalité sociale de l’Angleterre, en quelque peinture affolante où l’humour se voile rapidement de noirceur. Et de livrer un film engagé, dénonçant le démantèlement cynique des services d’aide et les humiliations à répétition qui l’accompagnent; une oeuvre urgente et forte, maintenant envers et contre tout le cap de l’humanité, de la dignité et d’une solidarité recomposée, à défaut parfois de nuances.

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La piste aux étoiles

Deux films de la compétition à peine ont déjà été soumis aux appréciations du panel de critiques réuni par le magazine professionnel Screen. Sierranevada, du Roumain Cristi Puiu, a pour l’heure leurs faveurs avec trois étoiles de moyenne, pour 2.1 à Rester vertical, du Français Alain Guiraudie.

L’histoire du jour

Lauréat du Carosse d’or, Aki Kaurismaki était absent lors de la cérémonie précédant, jeudi soir, l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs. Le réalisateur du Havre avait toutefois laissé à Jean-Pierre Darroussin le soin de partager avec l’assistance un échantillon d’humour finlandais:

« Trois Finlandais sont au bord d’une route. Une voiture passe. Après une demi-heure, le premier dit: je pense que c’était une Volvo. Une demi-heure plus tard, le second dit: je pense que c’était une Saab. Une demi-heure plus tard, le troisième dit: je m’en vais, j’en ai marre de vos engueulades. »

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