Bryan Cranston: « Pablo Escobar est une légende »

Bryan Cranston dans The Infiltrator de Brad Furman. © DR
FocusVif.be Rédaction en ligne

Après avoir conquis le monde en incarnant un trafiquant de drogue dans la série Breaking Bad, l’acteur américain passe du côté des forces de l’ordre dans The Infiltrator avec une périlleuse mission: infiltrer l’entourage du roi de la cocaïne, Pablo Escobar.

« Pablo Escobar est une légende. Une figure emblématique qui dégage quelque chose de tabou », déclare à l’AFP Bryan Cranston. Dans The Infiltrator, il est l’agent des douanes Robert Mazur qui, avec son coéquipier incarné par John Leguizamo, se fait passer à Miami pour un homme d’affaires blanchissant de l’argent sale afin de pénétrer l’organisation du patron colombien de la drogue.

Leur objectif: s’attaquer à sa fortune et aux banquiers complices. Pour cela, ils doivent gagner la confiance de l’un des lieutenants d’Escobar chargé de blanchir des millions de dollars tirés du trafic de drogue, dans cette ville clinquante du sud-est des Etats-Unis.

Le film, basé sur des faits réels, sort mercredi aux Etats-Unis, puis en août au Canada et en septembre en Belgique.

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Mis en scène par le réalisateur américain Brad Furman, ce long-métrage s’ajoute à une série de fictions consacrées à la vie du célèbre chef du cartel de Medellin, abattu par la police en 1993, qui a construit un véritable empire dans les années 1980.

Depuis quelques années en effet, le cinéma et la télévision reviennent avec appétit sur la vie haute en couleurs d’Escobar: les séries colombienne Pablo Escobar, le patron du mal (2012) et américaine Narcos sur Netflix (2015), ou encore le film Paradise Lost (2014) avec Benicio Del Toro.

« D’un côté il a inspiré une peur et une méfiance profondes, de l’autre il a aussi fait de grandes choses pour son pays », relève Bryan Cranston. « Beaucoup de gens ne savaient pas quoi penser de lui mais, au final, sa méchanceté dépassait sa bonté et c’est ce qui fait les bonnes histoires », estime-t-il.

Dilemmes moraux

Et l’acteur américain sait de quoi il parle. Ses aventures sous les traits de Walter White, le baron de la méthamphétamine dans Breaking Bad, ont séduit des millions de téléspectateurs jusqu’au dernier épisode, diffusé en 2013. Ce rôle lui a procuré une célébrité internationale et rapporté de nombreux prix.

« Nous aimons tous les histoires de gangsters », dit l’acteur. « Les histoires où quelqu’un part de rien puis, en s’appuyant sur la force ou l’intelligence, ou tous les moyens possibles, arrive à s’emparer du pouvoir. C’est en fait un peu le rêve américain. »

Pablo Escobar n’apparaît pas à l’écran dans The Infiltrator. C’est un fantôme, un nom mentionné avec terreur, la bête noire que tous craignent. Tout passe par son bras droit à Miami, Roberto Alcaino, incarné par l’acteur américain Benjamin Bratt (Law & Order). Grâce à des méthodes parfois peu orthodoxes, l’agent Mazur devient un as de la finance clandestine, parvient à infiltrer l’équipe d’Escobar et à blanchir des millions de dollars d’argent sale.

Le véritable Robert Mazur a raconté son expérience dans ses mémoires éponymes publiées en 2009. Avec ses coéquipiers, il a permis l’inculpation de plus de 100 trafiquants et banquiers corrompus, et contribué à l’effondrement en 1991 de la banque internationale Bank of Credit and Commerce International.

Au-delà des faits historiques, le film explore le chemin émotionnel que doit parcourir un agent infiltré, pour parvenir à gagner la confiance de criminels tout en maintenant la distance nécessaire. « L’attrait de ce film, c’est la sophistication de ses personnages. On n’est pas toujours gentils, on n’est pas toujours méchants », poursuit Bryan Cranston, dont le personnage navigue entre les dilemmes moraux, comme livrer ou non à la police un trafiquant devenu ami.

Cet ami inattendu, c’est Roberto Alcaino. « Il correspond à la définition facile du méchant », dit à l’AFP Benjamin Bratt. « Mais en l’observant de plus près, c’est le reflet du protagoniste du film: un bon ami, loyal, un homme de famille confiant, un mari adoré et un père. C’est ce qui le rend intéressant. »

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