BIFFF 2013: Une semaine dans les profondeurs du palais des Beaux-Arts

© DR
Stagiaire Le Vif

La 31e édition du festival du film fantastique bat son plein à Bozar depuis une semaine. Nous avons retenu les meilleurs films à attendre en salles ou en DVD.

Il se passe quelque chose à Bozar depuis le 2 avril. Au rez-de-chaussée, pourtant, tout semble à peu près normal, si l’on oublie les quelques buveurs de bière ici et là. C’est au sous-sol qu’une population hors du commun s’est installée, prête à se nourrir uniquement de hot-dogs choucroute pendant deux semaines pour s’enivrer de films fantastiques non-stop. Fini Tour & Taxis, le BIFFF a déménagé, et les hordes de cinéphiles arpentent désormais les artères du palais, comme des membres d’une société occulte qui aurait pris le chic du 23 rue Ravenstein comme couverture. Dans ce village éphémère se croisent réalisateurs, artistes, créatures à cornes et femmes au corps peint, une ambiance unique pour des festivaliers qui le sont tout autant, et qui ont façonné l’identité du festival d’années en années. Et côté cinéma, avec plus de 100 films au programme, pas facile de séparer le bon grain de l’ivraie, mais heureusement, nous n’avons gardé que le meilleur.

Byzantium, de Neil Jordan (en salles le 26 juin 2013)

Après avoir été fait chevalier de l’ordre du corbeau, le réalisateur irlandais Neil Jordan (Entretien avec un vampire) a ouvert le BIFFF avec son dernier film, Byzantium. Clara et Eleanor Webb (Gemma Arterton et Saoirse Ronan) sont deux vampires mère et fille qui tentent de survivre en se cachant depuis deux siècles. Leur couverture va être menacée par le ras-le-bol d’Eleanor qui désire vivre comme les autres adolescentes. Tragique et sanglant, Byzantium ne fait pas dans le vampire édulcoré, les têtes qui tombent ont d’ailleurs été accueillies avec de gros applaudissements. On est aussi touché par le duo Clara/Eleanor, éprouvé par une étonnante quête de normalité là où il ne peut y avoir que meurtre et immoralité. Avec ce film à la fois riche en émotion et en hémoglobine, le 31e BIFFF a été lancé comme il se doit.

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Antiviral, de Brandon Cronenberg (sortie non communiquée, Blu-Ray/DVD français le 19 juin)

Syd March est employé par une entreprise assez particulière: il vend les dernières maladies des célébrités à des fans désireux d’entrer en communion avec leurs idoles. Dès qu’une star attrape un rhume, il est aussitôt ajouté au « catalogue » de la Lucas Clinic. En sous-main, Syd fait aussi du trafic de virus en utilisant son propre corps comme véhicule. Manque de chance, la dernière infection contractée par la poule aux oeufs d’or Hannah Gheist s’avère être mortelle… Jusqu’au-boutiste, Antiviral l’est autant dans son concept que dans son esthétique. L’addiction aux célébrités atteint un point délirant, et le film se complait dans un style froid et clinique qui ne plaira pas à tout le monde. Le public a d’ailleurs trouvé le temps long, espérant la fin du film derrière chaque fondu au noir. Détail amusant, Caleb Landry Jones joue presque le même rôle ici que dans Byzantium: malade, faible, inexpressif. Un peu comme le film, diront les mauvaises langues!

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Mama, de Andrés Muschietti (en salles le 15 mai 2013)

Il y a une règle à laquelle les invités du BIFFF ne peuvent pas échapper. A peine mettent-ils le pied sur la scène Henry Leboeuf que des cris s’élèvent dans la salle, demandant une chanson avec insistance. Il y a ceux qui s’acquittent de la tâche sans faire de vagues, et puis il y a les autres. Les autres, c’est Andrés et Barbara Muschietti, qui nous ont offert un spectacle grandiose en ouverture de la nuit du BIFFF, une performance vocale mémorable enroulé dans du papier toilette… La salle Henry Leboeuf n’avait certainement jamais vu ça. Unique soucis, le public était tellement en feu qu’on n’a rien entendu pendant vingt bonnes minutes. C’est alors que le film a captivé les spectateurs petit à petit, avec son histoire de fillettes abandonnées dans la nature protégées par une « maman » surnaturelle… Les apparitions très réussies ont achevé de calmer (un peu) les spectateurs les plus turbulents. En plus d’un bon film, on tient aussi un réalisateur à suivre, soutenu par le grand Guillermo del Toro, qui continue de prêter main forte au fantastique espagnol après avoir produit L’orphelinat en 2007.

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Zombie Fever, de Kirill Kemnits (sortie non communiquée)

Il arrive parfois que les amateurs de cinéma qualifient un film de « film de festival », taillé pour plaire au jury. A Bruxelles, il existe une autre catégorie: le « film de BIFFF », spectaculaire, fun, généreux, voué à enflammer le public notoirement réactif du festival. Zombie Fever du russe Kirill Kemnits est de ceux-là, un film vraiment jouissif où les infectés sont décimés avec gourmandise, où les filles sont jolies et l’humour un peu ado. A noter, la présence inattendue de l’ex-t.A.T.u. Jullia Volkova (la brune) qu’on a du mal à reconnaître mais qui a sans doute rappelé quelques bons souvenirs à certains. Un film à voir impérativement avec des amis et des pizzas, en espérant qu’il soit un jour disponible en Europe.

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Ghost Graduation, de Javier Ruiz Caldera (disponible en Blu-Ray/DVD Z2 avec sous-titres anglais)

Le réalisateur et le scénariste de Ghost Graduation voulaient parait-il faire une meilleure performance vocale qu’Andrés Muschietti la veille. Leur choix s’est porté sur Total Eclipse of the Heart de Bonnie Tyler, quoi de plus logique quand on présente un teen movie inspiré par les années 80? Le film nous présente Modesto, un enseignant perturbé qui ne cesse de se faire virer. Le voilà qui atterrit dans un lycée en crise qui serait habité par des fantômes. Ça tombe bien, car Modesto voit aussi les morts! En l’occurrence, ce sont cinq lycéens qui ont péri dans l’incendie de leur librairie. Avec l’aide de la principale, Modesto va tenter d’aider ces âmes en peine à passer de l’autre côté… Gros succès dans la salle Henry Leboeuf, Ghost Graduation a conquis par son mélange habile d’humour et de scènes touchantes, et par ses personnages irrésistibles et attachants. Une réussite dignement saluée par les applaudissements rythmés du public pendant le générique.

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Robo G, de Shinobu Yaguchi (sortie non communiquée)

Trois employés feignants d’une entreprise japonaise d’électroménager sont chargés de construire le premier robot de la firme. Manque de chance, celui-ci saute par la fenêtre avant la présentation officielle. Pour sauver la face, le trio embauche un vieillard aigri pour endosser le costume du robot. Et quand le retraité sauve une jeune fille lors d’un salon, ce qui ne devait être qu’un job d’une fois se transforme en travail à plein temps… Derrière ce pitch absurde, on tient là une comédie réussie sur l’obsession de la technologie et les rapports entre générations. On ne sait pas trop ce que le film faisait au BIFFF, car la robotique n’est plus de la science-fiction, encore moins au Japon. Cependant, la performance de Mickey Curtis, un rockeur japonais célèbre dans les années 60 depuis passé au cinéma, vaut à elle seule de voir ce Robo G.

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Lucas Godignon (stagiaire)

Brussels International Fantastic Film Festival, à Bozar jusqu’au 13 avril

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