Visa pour l’image 2017: le photojournalisme à l’honneur

Mossoul, Irak, le 29 juin 2017 L'armée, la police fédérale et les forces spéciales des services du contre-terrorisme irakien entament une nouvelle avance conjuguée au centre de la vieille ville de Mossoul, dont fait partie le secteur de la mosquée Al-Nouri. Un commando des forces spéciales commence sa pénétration dans le territoire encore controlé par l'Etat Islamique en direction de la mosquée Al Nouri. L'avance se fait de maison en maison, par les ouvertures déjà présente, en ouvrant à la masse ou en plastiquant de nouvelles voies, avec l'aide des frappes aériennes de la coalition. La progression du commando à pied passe à hauteur du socle du minaret Al Hadba détruit par les membres du groupe Etat Islamique. Des civils restés sortent de leurs maisons dans les décombres des bâtiments détruits par les bombardements © Laurent Van der Stockt pour Le Monde

Comme chaque année, le festival international de photojournalisme de Perpignan, Visa pour l’image, a mis à l’honneur le travail des photojournalistes. Ce samedi 9 septembre, Laurent Van der Stockt a reçu le Visa d’or News 2017 pour sa couverture pour le Monde de la bataille de Mossoul, en Irak depuis 2016. La ville, assiégée par le groupe terroriste État islamique a été libérée en juillet 2017.

Âgé de 53 ans, il avait déjà décroché la récompense en 2013 pour son travail effectué en Syrie aux côtés des rebelles. À l’époque, il avait été le témoin d’attaques au gaz chimique par les forces du régime de Bachar al-Assad. Le photographe avait effectué l’intégralité de son reportage dans la clandestinité.

Cette année encore, l’homme a remporté le prix le plus prestigieux du festival. Un prix à la hauteur d’un travail stupéfiant couvrant une guerre qu’il a quasiment suivie du début à la fin aux côtés des forces spéciales irakiennes. Le photographe confie ne s’être « jamais retrouvé avec autant d’accès aux opérations militaires et pendant autant de temps », a-t-il confié à l’AFP avant la remise du prix. Il rajoute que « jamais ou très très rarement, un journaliste ne part avec un petit groupe de spécial forces. Il est avec l’armée qui avance, mais jamais avec le petit groupe qui fait de la pénétration.« 

Daniel Berehulak, Visa d’or Magazine

Le photojournaliste australien Daniel Berehulak a quant à lui reçu le Visa d’or Magazine pour son reportage sur le « massacre en cours » aux Philippines publié dans le New York Times. À travers ses clichés, le photographe appelle la communauté internationale à agir. L’intitulé de son reportage « Ils nous abattent comme des animaux » se réfère à la phrase que lui a lancée un passant dans les rues de Manille.

En 35 jours de reportage, Daniel Berehulak a documenté 57 homicides. Les photos témoignent d’une extrême violence: cadavres empilés dans les rues, prisons surpeuplées… une réalité devenue quotidienne pour les Philippins. Après son reportage, il espérait pouvoir retourner à Manille pour continuer son travail. Le photographe a dû se résigner après avoir reçu de nombreuses menaces de mort. Au moment de la publication de son travail, des articles faux ont été publiés sur lui et ses comptes Facebook et Twitter ont été piratés. Il espère cependant pouvoir y retourner dès que possible.

Les 6 Visa d’or 2017

Visa d’or Paris Match News: Laurent Van der Stockt (exposé au couvent des Minimes).Visa d’or Magazine: Daniel Berehulak (exposé à l’Atelier d’urbanisme).Visa d’or Presse quotidienne: Helsingin Sanomat (journal finlandais).Visa d’or d’Honneur Figaro Magazine: Michael Nichols (exposé au couvent des Minimes).Visa d’or Humanitaire CICR: Angela Ponce Romero (exposée au palais des Corts).Visa d’or de l’information numérique France Info: Vlad Sokhin (exposé au couvent des Minimes).

Elisa Brevet

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