Bruxelles, raconte-moi Magritte

Photographie d'Albert Van Loock devant le café La Fleur en Papier doré (55 rue des Alexiens 1000 Bruxelles) en mars 1953. De gauche à droite: Marcel Mariën, Camille Goemans, Gérard Van Bruaene, Irène Hamoir, Georgette Magritte, E.L.T. Mesens, Louis Scutenaire, René Magritte et Paul Colinet. © Albert Van Loock

En cette « année Magritte », les activités ne manquent pas pour (re)découvrir le peintre. Notamment les visites guidées, dont Chapeaux melons et jabots de pluie, qui promet l’originalité.

En 2017, cela fait cinquante ans que Magritte nous a quittés. Tout au long de l’année, nombreuses sont donc les possibilités de (re)découvrir le peintre: musées, expositions, livres… Mais également visites guidées, qui ne sont pas toujours les promenades monotones qu’on s’imagine. Elles donnent parfois l’occasion de sortir des sentiers battus. C’est le cas de la visite guidée organisée par l’asbl Bruxelles Bavard intitulée Chapeaux melons et jabots de pluie.

Dès 1983 circulait le Bus Bavard pour faire découvrir « le vrai Bruxelles ». L’asbl se nomme aujourd’hui Bruxelles Bavard mais manifeste la même intention: raconter la capitale d’une manière singulière à travers les petites histoires, les détails étonnants et les anecdotes croustillantes. Paquita Carbonell est guide et a créé la visite guidée Chapeaux melons et jabots de pluie. C’est pour elle une opportunité d’allier sa passion pour l’artistique et le littéraire à celle qu’elle éprouve pour Bruxelles, qu’elle habite depuis toujours. « Le thème choisi va nous faire mieux connaître et mieux apprécier la ville, et Bruxelles nous fait connaître le thème », explique-t-elle. Les lieux se découvrent ainsi sous une perspective inédite, même pour les Bruxellois d’origine. Certains ont même avoué, au terme d’une de ces visites guidées, n’avoir jamais vu la capitale sous cet angle.

Chapeaux melons et jabots de pluie a été créée à l’occasion de l’ouverture du musée Magritte en 2009. Le point de départ est l’exploration de Bruxelles pour trouver des lieux qui parlent de Magritte, ensuite ces lieux sont racontés selon ce qui s’y déroulait au moment où Magritte passait par là. « On voulait une visite qui ne soit pas trop officielle et qui parle des petites choses qui se sont passées dans sa vie, explique Paquita Carbonell. On démythifie Magritte: j’essaie de rencontrer l’être humain en montrant ce qu’il aimait, qui il fréquentait, ce qu’il buvait… pour se rapprocher de la personne, ce qui permet finalement de mieux comprendre l’oeuvre. » Au programme: le mouvement surréaliste, les oeuvres de Magritte, ses amis, sa femme, ses maîtresses. Ce qui importe toujours est la petite histoire derrière la grande. On apprendra par exemple que la muse de Dali, Sheila Legg, a été la maîtresse de Magritte ou encore que lui et son épouse se sont trouvés au bord du divorce.

La visite guidée commence Place Royale et emmènera le curieux à la visite des cafés fréquentés par Magritte et ses amis surréalistes. Le marchand d’art Geert van Bruaene transformait des estaminets en cafés de mode, où se vendaient toutes sortes d’objets. Les surréalistes, n’ayant que peu d’argent en poche, s’y rendaient pour boire et discuter. Là, ils se demandaient aussi quels titres donner à leurs oeuvres. « On essaie de rentrer dans ce milieu, de vivre l’aventure de Magritte comme si on allait avec lui dans l’estaminet, révèle Paquita Carbonell. Les surréalistes faisaient des jeux, comme les cadavres exquis, on obtient un dessin surréaliste puis on boit une bière et on cherche un titre à l’oeuvre. On se plonge vraiment dans l’ambiance de l’époque« .

  • Chapeaux melons et jabots de pluie, visite organisée par Bruxelles Bavard. Le 15 octobre à 10h30, Bruxelles. www.bruxellesbavard.be

Monica Baur

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