Ouverture du Festival International des Brigittines

Nurten Aka
Nurten Aka Journaliste scènes

« La crise nous creuse, à moins qu’elle ne soit que le prête-nom de l’appauvrissement généralisé et de l’effarement face à l’assommoir de la consommation, explique Patrick Bonté. Inventer, transposer le réel et le banal, décaler, tordre l’évidence, transfigurer, suggérer, donner dans l’imprévu ou le fantasque: telles sont les intentions des spectacles… » A haute teneur poétique donc, le festival présente une dizaine de représentations et deux soirées composées. On retrouve la chorégraphe française Gaëlle Bourges, « picturale et couillue » qui avait donné une mémorable conférence, dansée et osée sur les stripteaseuses (Je baise les yeux). Cette fois-ci, elle se glissera avec deux femmes et un homme dans Le Verrou, inspiré du peintre Fragonard, pour y interroger nos moeurs, à travers l’art et le sexe, sur des musiques de Mozart et de Star Wars! Autre moment avec A Posto de l’Italienne Ambra Senatore, un trio vif sur des gestes quotidiens « lancés comme des coups de pinceaux ». La danse du couple qui s’effrite se retrouve dans le duo Sweat Baby Sweat du jeune chorégraphe flamand Jan Martens. A découvrir, tout comme le Suisse Philippe Saire avec Black Out: un espace blanc pour trois danseurs en maillot, s’irradiant de noir, à se dissoudre dans la matière… Dans les murs bruts d’une chapelle désacralisée, le Festival des Brigittines aime nous sortir de la réalité. La crise… et le grand large. Certains risquent d’y perdre leur boussole.

Nurten Aka.

Festival International des Brigittines: du 23 au 31 août au 1, Petite Rue des Brigittines, 1000 Bruxelles.

www.brigittines.be

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