L’oeuvre de la semaine: L’oreille au bras

Ear on Arm. 2008. © Copyright de l'artiste et de Scott Livesey Gallery Melbourne. Photo Johnny Brad.
Guy Gilsoul Journaliste

Sterlac fait de son propre corps, le champ béni de ses expérimentations et lieu d’opérations pour le moins radicales.

Toute jeune et jolie, Orlan fait de son corps, l’objet et le terrain de son art. Provocatrice, elle ne se contente pas, comme Gina Pane de scarifications mais décide de faire de la chirurgie esthétique, sa méthode de travail. Son visage à chacune des opérations se voit ainsi métamorphosé jusqu’à la monstruosité, selon des critères empruntés aux idéaux machistes de la peinture ancienne.

Si son propos relève d’une critique des jugements sur l’apparence, il tourne autour d’une fascination narcissique. Rien de tel chez Sterlac dont l’oeuvre est présentée actuellement dans la cadre de l’exposition 2050, une brève histoire du futur. A son tour, il fait de son propre corps, le champ béni de ses expérimentations et lieu d’opérations pour le moins radicales. Ainsi ce jour de 2008 quand, accompagné par les caméras, il entre dans le bloc chirurgical et se fait greffer sur le bras… une oreille.

L’opération, en ceux temps, est un succès. Succès tel qu’il envisage d’aller plus loin encore en incorporant dans l’organe greffé un micro Bluetooth afin de rendre le son à l’oreille. Des problèmes d’infections empêcheront cette dernière phase du travail. Demeure donc ce bras nouveau augmenté d’un organe étranger que Sterlac porte désormais avec lui et qu’il propose au marché de l’art sous forme de moulage en différents matériaux ou sous forme de photographie.

Bruxelles, 2050, une brève histoire de l’avenir. Jusqu’au 24 janvier. www.expo-2050.be

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