Jeff Koons accusé de contrefaçon, une de ses oeuvres retirée de l’expo au Centre Pompidou

Jeff Koons devant une de ses oeuvres lors de l'ouverture de la retrospective au Whitney Museum of American Art à New York. C'est la même expo qui est actuellement visible au Centre Pompidou de Paris. © REUTERS
Céline Paquet Stagiaire

Fait d’hiver, l’oeuvre de l’artiste américain Jeff Koons a été retirée de l’exposition qui lui est consacrée au Centre Pompidou. L’artiste est accusé de contrefaçon.

Depuis le mois de novembre, Jeff Koons, – artiste contemporain américain, célèbre notamment pour ses sculptures kitsch ou surdimensionnées exposées dans l’espace publique – est consacré à Paris, à travers une rétrospective. C’est la première fois en Europe fois qu’une expo de cette ampleur est dédiée à l’ensemble de son oeuvre. Un événement pour l’artiste donc, qui vient d’être ternie par un scandale: le retrait de son oeuvre, Fait d’hiver. La pièce a dû être retirée sur demande de son prêteur, suite à des accusations de contrefaçons.

Fait d'hiver de Jeff Koons.
Fait d’hiver de Jeff Koons. © JeffKoons

Fait d’hiver présente en effet de grandes similitudes avec une campagne publicitaire datant des années 80 signée Franck Davidovici, qui a porté plainte à la vue du travail de Jeff Koons. Elle avait été réalisée pour une marque de prêt-à-porter et présentait une jeune femme couchée dans la neige et secourue par un cochon. Dans un communiqué, Alain Seban, président du Centre Pompidou, mentionne qu’une autre oeuvre de l’artiste, de la série Banality, avait déjà fait l’objet de critiques. La série s’inspirait volontairement d’objets achetés dans le commerce ou d’images issues de la presse.

Ce genre de polémique a le mérite de poser des questions : d’abord celle de la propriété intellectuelle et de ses limites. Ensuite, celui de l’inspiration à sens unique, ou pourquoi le travail d’un artiste ne pourrait-il pas s’inspirer de la publicité alors que l’inverse est admis? Car nombreux sont les publicitaires à s’inspirer – voire plus – d’oeuvres d’art mondialement célèbres, et d’y apposer leur message marketing, utilisant ainsi la notoriété d’une oeuvre à des fins commerciales. On pense au tableau de Vermeer La Laitière désormais associé à la marque de produits laitiers, ou encore au tableau de La Cène ou celui de La Joconde, utilisés maintes fois dans la pub.

Les exemples sont nombreux et à cela, le directeur du Centre Pompidou ajoute: « une large part de la création moderne et contemporaine repose sur le concept de citation, voire d’appropriation. Il est essentiel que les musées puissent continuer à rendre compte de ces démarches artistiques« . Le retrait de l’oeuvre n’est donc en rien le désir du Centre, mais bien du prêteur de l’oeuvre, insiste-t-il.

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