Brésil: La colère populaire anti-Coupe du monde en 10 graffitis

Hélène Servais
Hélène Servais Stagiaire

Dans une semaine, la ville la plus peuplée d’Amérique latine accueillera la Coupe du Monde de foot. Si une partie de sa population se réjouit de ce coup de projecteur international, la frange la plus pauvre s’indigne du coût de l’organisation, qui devrait atteindre les 11 milliards de dollars. Sans compter le déplacement de plus de 4000 familles, dans la ville seule de Sao Paulo. Tandis que les entreprises privées raflent les marchés et perçoivent les profits, les habitants les plus démunis se voient expulsés hors des villes; cette ségrégation vient encore renforcer les inégalités sociales existantes. Un fossé que même le football, passion nationale et unificatrice, ne peut combler.

Mais si le peuple ne peut faire entendre sa voix, il est encore maître de ses rues. Plusieurs villes brésiliennes ont donc assisté, impuissantes, à la naissance de l’expression artistique de la grogne populaire: la peinture murale. Un art de rue qui s’est répandu comme une trainée de poudre, après l’apparition, le 10 mai dernier, d’une oeuvre contestataire de la Coupe du Monde, sur les murs d’une école de Sao Paulo. Son auteur n’est autre que le street artist Paulo Ito. Celui-ci a déclaré au magazine américain Slate: « La vérité, c’est qu’il y a tellement d’injustice au Brésil qu’il est difficile de savoir par où commencer. »

À cette heure, la peinture a fait le tour du monde, et a été partagée plus de 50.000 fois sur Facebook. Un geste qui en dit long sur le regard que l’opinion internationale pose sur la gestion de la situation par les autorités brésiliennes.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content