Critique scènes: Peindre en chantant

© Olivier Calcis
Estelle Spoto
Estelle Spoto Journaliste

Destiné aux petits à partir de 18 mois, Tiébélé du Théâtre de la Guimbarde emmène en douceur jusqu’au Burkina Faso, à travers la complicité de deux comédiennes qui chantent et dessinent. Un délicieux moment suspendu.

Tiébélé, c’est le nom d’un village au Burkina Faso, près de la frontière avec le Ghana, où avant la saison des pluies, les femmes peignent en chantant, avec différents motifs, les façades des maisons. Une pratique ancestrale effectuée à l’aide de terres colorées et de craie blanche. Dans Tiébélé, conçu et mis en scène par Gaëtane Reginster, les comédiennes Nadège Ouedraogo et Bérénice De Clercq donnent vie à cette tradition.

Avec des demi-calebasses remplies d’eau ou de pigments, en tirant tout le profit ludique et tactile de ces matières très évocatrices pour les tout-petits, elles créent les décors, abstraits, stylisés, qui recouvriront les plaques de plexi comme autant de cases alignées dans un village. Le paysage se dessine au son du kamélé n’goni, instrument à cordes pincées proche de la kora, au fil des chants (on y retrouve par exemple la berceuse en bambara Makun) et dans une suite de tableaux où la lumière et la transparence nourrissent aussi le jeu et les images.

Dans les gestes simples et complices, les tout-petits reconnaissent des éléments et des sensations familières: bonhomme qui se trace, visage qui apparaît, eau qui éclabousse, humidité de la peinture sur la peau… Un spectacle comme un pont tendu entre deux continents, qui vient tout juste d’être salué « pour la qualité du partage culturel, musical et esthétique » à la Vitrine Chanson et Musique Jeune Public de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Tiébélé (à partir de 18 mois): le 31 octobre aux Chiroux à Liège, le 12 janvier à Ekla à Strépy-Bracquegnies, le 20 mars au Ventre de la baleine à Liège, le 26 mars à la Montagne Magique à Bruxelles.

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