Critique | Livres

[critique de roman] Triste boomer: roman à l’eau de rose

Fabrice Delmeire Journaliste

Depuis la vente de son entreprise de conseil en développement durable, John, la soixantaine, n’a plus goût à rien.

Depuis la vente de son entreprise de conseil en développement durable, John, la soixantaine, n’a plus goût à rien. Salomé aussi s’ennuie ferme dans le château de feu son époux le duc Edmond de Chassaigne: passé l’étourdissement du transfuge de classe, Madame rêve de s’écouter davantage. Jadis amants, John et Salomé se demandent si de l’ancien volcan pourrait rejaillir le feu… En quête d’une seconde jeunesse, le roman à l’eau de rose use de mille stratagèmes et s’entiche des tics de l’époque. Ici un chapitre gimmick s’égare dans une communauté où s’ouvrir les chakras:  » Pas de ségrégation, il y a des transgenres, cisgenres, gendre fluide, agenres, pansexuels et chacun, chacune et chacun.i.el est le la liel lielle bienvenu.e iel. ielle. » Là le commentaire de l’histoire rapporté par les humeurs d’un ordinateur portable ou le tableau d’un ancêtre trônant au château. Derrière le sourire malicieux d’Isabelle Flaten ( Adelphe), cette courte bluette n’est guère avare de ses effets. Afféteries d’un autre temps et fanfreluches d’aujourd’hui se disputent la vedette en gesticulant à qui mieux mieux.  » Aïe! Ne me tape pas dessus comme ça, John! Bon sang, je ne suis pas de bois! (…) te voir errer telle une âme en peine me brise le processeur. »

F.DE

D’Isabelle Flaten, éditions Le Nouvel Attila, 176 pages. (**)

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