Michael Cimino, la fin du voyage

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FocusVif.be Rédaction en ligne

Le réalisateur américain, auteur notamment de Voyage au bout de l’enfer (Deer Hunter) sur la guerre du Vietnam, est décédé samedi à l’âge de 77 ans.

Réalisateur, scénariste, Michael Cimino a surtout marqué le cinéma en 1978 par son Voyage au bout de l’enfer, son chef-d’oeuvre de trois heures emmené par trois amis dont Robert de Niro et Christopher Walken dans la réalité d’une guerre cauchemardesque. Cinq Oscars pour l’un des premiers longs-métrages à évoquer la guerre du Vietnam, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Cimino.

Mais le succès ne fut pas au rendez-vous pour son prochain film, Heaven’s Gate en 1980. Son histoire est connue : fiasco commercial et financier, fatal pour United Artists qui avait grandement investi pour ses 3H40 de projection. Même raccourci de 70 minutes, le film reste un échec.

En 2012, le western nous revient dans une version intégrale et remasterisée, conforme aux intentions de Cimino. « Un chef d’oeuvre rendu à sa monstrueuse beauté » au coeur du Wyowing, évoquant le combat sanglant entre une communauté d’immigrants d’Europe de l’Est et l’association toute puissante des riches éleveurs.

Après ce cuisant échec commercial, le réalisateur de Deer Hunter doit attendre cinq ans pour revenir en grâce en 1985 avec The Year of the Dragon, sur la mafia chinoise, mais la communauté asiatique l’accuse de racisme.

La suite ne fut pas très glorieuse, trois échecs : Le Sicilien en 1987, sur le bandit Salvatore Giuliano, que ses détracteurs l’accusent de glorifier, Desperate Hours, remake de La maison des otages de William Wyler, en 1990, et The Sunchaser en 1996, road movie sur les Navajos dans les montagnes du Colorado.

Lorsque la caméra lui fait défaut, Cimino s’exprime par l’écriture, notamment avec Big Jane, un beau portrait de femme et de l’Amérique des années 1950 publié chez Gallimard en 2001 faute d’éditeur américain. Ce roman lui vaut la même année le Prix littéraire du Festival du film américain de Deauville.

En 2001, Michael Cimino a été décoré de la médaille de chevalier des Arts et des Lettres. Une décoration qui, dit-il, le touche plus que toutes les autres. Depuis plusieurs années, il travaillait à l’adaptation de La Condition humaine d’André Malraux.

>> Notre entretien, rare et exclusif, avec ce cinéaste légendaire.

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