Critique | Cinéma

Critique ciné : Don’t Worry Darling, beaucoup de scandales pour un ratage à peu près complet

2,5 / 5
© National
2,5 / 5

Titre - Don't Worry Darling

Genre - Thriller

Réalisateur-trice - Olivia Wilde

Casting - Florence Pugh, Harry Styles, Chris Pine

Durée - 2h02

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Olivia Wilde s’égare dans un thriller stylisé en panne de bonnes idées, qui ploie sous des tombereaux d’influences mal digérées.

Olivia Wilde a-t-elle débarqué Shia LaBeouf du tournage pour protéger son actrice Florence Pugh ou bien a-t-elle au contraire supplié l’acteur de rester en dénigrant cette dernière? Harry Styles a-t-il craché sur Chris Pine à la première du film à Venise? Le jeune chanteur anglais a-t-il, par ailleurs, sciemment adopté un accent américain pourri pour les besoins du film? Wilde et Pugh se reparleront-elles un jour? On en passe, et des meilleures… Difficile de l’ignorer: le deuxième long métrage d’Olivia Wilde (Book-smart) arrive dans les salles auréolé d’un nombre incalculable de sales petits scandales people et de questions polémiques plus ou moins jetables. Mais pourquoi diable parle-t-on si peu du contenu du film lui-même? La réponse, hélas, crève assez limpidement l’écran…

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Dans Don’t Worry Darling, Alice (Florence Pugh) et Jack Chambers (Harry Styles), jeune couple à la rutilante perfection fifties, mènent une espèce de quotidien idéalisé au cœur de la petite communauté expérimentale de Victory, banlieue pavillonnaire isolée qui respire le bonheur chic et toc aux portes du désert californien. Tandis que les hommes travaillent en secret sur un projet piloté par Frank (Chris Pine), le PDG-gourou, les femmes sont assignées à résidence, s’affairant gentiment à leurs tâches ménagères tout en profitant du luxe, du calme et de la volupté de leur foyer à la beauté sous cloche. Mais le vernis parfaitement lissé de cette prison dorée ne tarde pas à se lézarder pour Alice, qui brûle de percer les mystères de ce havre supposément idyllique…

© National

De l’autre côté du miroir

Cette histoire vous rappelle quelque chose? C’est normal, elle a déjà été racontée un certain nombre de fois. Dans The Stepford Wives de Bryan Forbes (1975), par exemple, et son mauvais remake de 2004 avec Nicole Kidman. Olivia Wilde elle-même a en outre reconnu que le scénario du film s’inspirait pêle-mêle d’Inception, de The Matrix et du Truman Show, auquel son esthétique fait inévitablement penser. Difficile, par ailleurs, de ne pas envisager Don’t Worry Darling comme un (très) long épisode raté de Black Mirror, son high concept de départ rappelant également d’évidence le travail d’un certain Jordan Peele. Quant aux personnages interprétés par Florence Pugh et Olivia Wilde, disons qu’ils ne se prénomment pas Alice et Bunny pour rien (coucou Lewis Carroll)… On l’aura compris, tout ça fait évidemment beaucoup de références hyper voyantes et singulièrement mal digérées, qui tentent assez grossièrement de rendre le film plus intelligent qu’il ne l’est vraiment. Musique envahissante, tics formels m’as-tu-vu, final inexplicablement bourrin… En déficit total de subtilité, ce gros fourre-tout nauséeux multiplie jusqu’à l’absurde les motifs de miroirs qui dédoublent et de parois transparentes contre lesquelles les personnages viennent buter, comme si le spectateur lui-même était atteint de cécité. Un ratage à peu près complet.

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