Cannes, le film du jour (7): Youth, de Paolo Sorrentino

Jane Fonda et Michael Caine © AFP
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Habitué de la compétition, Paolo Sorrentino avait ébloui la Croisette en 2013 avec La Grande bellezza, méditation romaine dont Youth apparaît aujourd’hui comme le prolongement inspiré.

Evoquant quelque Grand Budapest Hotel à la mode du réalisateur transalpin, le film investit un établissement de grand luxe des Alpes suisses, pour graviter autour de deux amis bientôt octogénaires: Fred (Michael Caine), un compositeur et chef d’orchestre à la retraite, et Mick (Harvey Keitel), un réalisateur tentant de venir à bout du scénario de son dernier film. Et d’entamer, en leur compagnie, une déambulation sur le fil de l’existence, réflexion sur le temps qui passe trouvant dans les pensionnaires de l’hôtel – un moine bouddhiste, un jeune acteur, une miss Univers, une ex-gloire du foot, un vieux couple mutique,… – autant de miroirs réfléchissants.

Tourné en anglais (avec sensiblement plus de bonheur, euphémisme, que This Must Be the Place), Youth est une symphonie dont l’exubérance formelle est compensée par sa teneur mélancolique bercée de sentimentalisme diffus. Sorrentino est ici à son meilleur, et si le baroque pompier n’est jamais fort éloigné, la fulgurance des scènes emporte l’adhésion, là où humour et esprit désamorcent une certaine tendance à pontifier. Bien que le réalisateur ne sache pas trop comment conclure son film, il y a là, néanmoins, une oeuvre dont la richesse se nourrit encore d’un souci constant d’invention. Et un film que l’on n’imagine pas ne pas figurer au palmarès, même s’il fut diversement accueilli lors de la projection de presse…

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Le + du jour: le duo Michael Caine/Harvey Keitel, imparables dans… Youth.

Le – du jour: Jia Zhang-ke déçoit dans Mountains May Depart, variation sur les mutations de la Chine loin d’égaler les mémorables The World ou autre Still Life.

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