Baftas: 12 Years a Slave et Gravity trustent les prix

L'équipe du film 12 Years a Slave. © Reuters
FocusVif.be Rédaction en ligne

12 Years a Slave et Gravity se sont partagé dimanche les principales récompenses britanniques du cinéma, le drame sur l’esclavage décrochant les Baftas des meilleur film et meilleur acteur quand le thriller spatial obtenait six prix dont celui du meilleur réalisateur.

12 Years a Slave du Britannique Steve McQueen a dû attendre les dernières nominations pour obtenir les consécrations du meilleur acteur, décerné au Londonien Chiwetel Ejiofor, et du meilleur film. « Il y a 21 millions d’esclaves à l’heure où je vous parle. J’espère juste que dans 150 ans, notre ambivalence ne permettra pas à un autre réalisateur de faire ce film », a déclaré Steve McQueen sur scène, après avoir remercié sa maman.

Le film qui retrace l’histoire vraie de Solomon Northup, musicien noir de l’Etat de New York kidnappé en 1841 avant d’être vendu comme esclave, s’est imposé face au thriller Gravity d’Alfonso Cuaron, à American Hustle de David O. Russell, à Captain Phillips de Paul Greengrass et à Philomena de Stephen Frears.

Auparavant, Gravity avait accumulé les récompenses tout au long de la soirée et terminait avec six trophées, le plus prestigieux étant celui du meilleur réalisateur. S’y ajoutent également les titres de meilleur film britannique, meilleurs effets spéciaux, meilleure photo, meilleur son et meilleure musique.

« Phil, mon pote, c’est pour toi, espèce de salaud »

Le Bafta de la meilleure actrice est quant à lui revenu à l’une des grandes favorites: l’Australienne Cate Blanchett pour sa prestation dans Blue Jasmine de Woody Allen. Elle a dédié son trophée à l’acteur Philip Seymour Hoffman, décédé à 46 ans d’une overdose, début février à New York. Saluant son « talent monumental » et sa « générosité », l’actrice a jugé qu’il avait passé sa carrière « à élever le niveau » et qu’il fallait continuer: « Phil, mon pote, c’est pour toi, espèce de salaud. J’espère que tu es fier », a-t-elle lancé.

Comme aux Golden Globes, les chances françaises se sont envolées, La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche n’ayant pu s’imposer face à La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino (Italie) pour le trophée du meilleur film en langue étrangère. L’acteur britannique Will Paulter a également été préféré à Léa Seydoux et à la Kényane Lupita Nuyong’o dans la catégorie « star montante ».

Barkhad Abdi coiffe Bradley Cooper, Matt Damon et Michael Fassbender

Le troisième grand favori de cette cérémonie, American Hustle de l’Américain David O. Russell est reparti avec trois prix: ceux du meilleur scenario original, du meilleur second rôle féminin (Jennifer Lawrence) et du meilleur maquillage. Evoquant Jennifer Lawrence, qui n’avait pas fait le déplacement, David O. Russell l’a décrite comme une actrice « sans peur », saluant son « humilité ». L’auteur-réalisateur a d’ailleurs dédié son prix du meilleur scenario à ses acteurs et actrices. « J’écris pour eux, ils m’inspirent, ils rendent mon écriture meilleure grâce à leur humanité », a-t-il dit.

L’une des surprises de la soirée a été le trophée du meilleur second rôle masculin remis au Somalo-américain Barkhad Abdi qui interprète le pirate somalien kidnappeur du capitaine Phillips (Tom Hanks) dans le film éponyme du Britannique Paul Greengrass. La catégorie affichait une brochette de stars sélectionnées parmi lesquelles Bradley Cooper (American Hustle), Matt Damon (Behind the Candelabra) et Michael Fassbender (12 Years a Slave).

Outsiders

Du côté des outsiders, Philomena, nommé dans quatre catégories, a remporté le Bafta du meilleur scénario adapté pour cette histoire vraie d’une mère irlandaise qui passe des décennies à la recherche de son fils qui lui a été retiré par des religieuses.

Le prix du meilleur documentaire est revenu à l’Américain Joshua Oppenheimer pour L’acte de tuer – The Act of Killing qui traite du génocide en Indonésie en 1965. Il l’a dédié à son équipe locale composée d’une soixantaine d’Indonésiens qui ont risqué leur vie pour ce film, taclant au passage les gouvernements britannique et américain, qu’il a accusés d’avoir soutenu ce génocide.

Le Bafta du meilleur film d’animation est quant à lui revenu au conte de Noël Frozen, La Reine des neiges, une production Disney adapté des contes du Danois Hans Christian Andersen.

Des Baftas d’honneur ont été remis à l’actrice britannique Helen Mirren et à son compatriote, le réalisateur Peter Greenaway. Helen Mirren a tenu à rendre hommage à l’un de ses anciens professeurs, récemment décédé, qui fut « la personne qui m’a encouragée à devenir actrice », avant de lire quelques lignes de William Shakespeare: « Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves et notre petite vie est remplie en dormant ». « Ma petite vie est remplie par cet honneur, je vous remercie infiniment », a-t-elle conclu.

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