Ce qu’on retiendra de The Voice

Roberto a emporté le morceau, la RTBF aussi. Retour sur quatre mois de télécrochet.

The Voice Belgique, la plus belle voix du pays (enfin, de sa francophonie), est donc Roberto Bellarosa. 17 ans, des yeux de faon, un timbre émouvant. Roberto l’oisillon a donc été préféré à un chanteur de charme d’origine ritale lui aussi, Renato, dans la dernière ligne droite de l’émission.

Quelques minutes avant, Giusy et Daisy avaient pris la porte, snobées par le public.

Si tous les finalistes pouvaient prétendre au sacre, Roberto et sa douce fragilité ont touché davantage que les autres le coeur des votants -même si, à chaud, Twitter et Facebook se scandalisaient hier soir de voir Renato perdre.

Voici ce que l’on retiendra de The Voice Belgique, de ses premières blind auditions à sa finale:

Coeur de loup, version Renato, Goldeneye par Giusy, le Ain’t No Sunshine de Lubiana, et quelques beaux moments où les candidats se sont mués en artistes confirmés, instants de grâce qui justifient les errements passés ou futurs, justifications pour passer ses mardis soir enfermés devant la télé.Quelques couacs dont le pire reste l’interprétation de Cargo de nuit par Lubiana. Ses coaches voulaient la faire changer de registre, ils lui ont imposé une chanson qui lui allait comme un coup de poing dans la figure -ils ont alors perdu la favorite de l’émission, éjectée par un public ingrat alors que la jeune fille était la grande favorite du concours depuis sa première prestation.Un public qui, comme souvent dans ce genre de programme, vote pour sauver et pas pour soutenir: les meilleurs partent toujours les premiers.Un jury qui s’est affirmé, au fil des émissions, comme réellement pertinent. Même les membres du groupe Joshua, dont les premières interventions ne brillaient pas par leur éloquence, sont parvenus à imposer leur style.Des audiences en dents de scie. Qui ont réellement plongé lors des premiers live, particulièrement mous. Des résultats mitigés (quoi que toujours très hauts pour la RTBF) qui remettent en question l’organisation d’une deuxième édition du télécrochet? On sera fixé assez vite.Des invités de seconde zone. Dont le plus « star » était M. Pokora, c’est dire. La RTBF est-elle à ce point zone sinistrée qu’aucune maison de disque ne veuille lui envoyer un poulain avec un nom et une aura, une vraie? On en vient presque à regretter les années Tour de chance.Des tenues et des coiffures qui piquent aux yeux. On ne sait pas trop qui se cache derrière ce fiasco esthétique sans cesse renouvelé. Les candidats et la présentatrice eux-mêmes? Des stylistes de pacotille? La découverte de Twitter par la Communauté française toute entière -des les premiers prime, les posts consacrés à #TheVoiceBe sur le site de microblogging se comptaient par milliers. C’est peut-être le plus grand phénomène auquel The Voice a donné naissance: le live tweet (compte-rendu en direct) de l’émission, avec son lot de bons mots grinçants, son concours de vannes, ses rappels à l’ordre également de journalistes et animateurs maisons considérés comme « pas assez corporate » par la RTBF.La Belgique a du talent, la France ne fait pas mieux (et parfois beaucoup moins bien), ça fait du bien à notre ego sous-développé.Une réalisation au poil, nerveuse, rythmée, sans moments de solitude pour personne. La RTBF aussi a du talent, certains ont parfois tendance à l’oublier.

Myriam Leroy

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