BSF: festival ou vitrine?

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le Brussels Summer Festival a trouvé sa voie et son public mais reste malgré tout dépourvu d’identité musicale.

« Le Brussels Summer Festival est l’événement musical majeur de l’été », prétend le site Web de l’Office de Promotion du Tourisme de Wallonie et de Bruxelles. N’en déplaise à l’OPT, le BSF est tout sauf le festival incontournable des vacances. Créé en 2002, il ne l’a d’ailleurs jamais été. Avec sa programmation plutôt convenue et sans queue ni tête (si ce n’est l’une ou l’autre de gondole), le Brussels Summer ressemble à tout et à rien en termes de musique. Et surtout à rien. Axé pop/rock/chanson, il a depuis 5 ans un volet classique (Classissimo) et inaugurera cette année Electrocity, introduction à un projet de grande ampleur qui prendra ses quartiers au printemps… « La Ville de Bruxelles et sa région se dotant enfin d’un grand festival axé sur les musiques électro », nous vend-on.

Faut comprendre. Jadis gratuit (le prix est resté démocratique: 35 euros les 10 jours) et baptisé Eu’Ritmix, le Brussels Summer n’est pas un festival comme les autres. Volonté commune d’acteurs culturels, touristiques et institutionnels, il a été lancé par la ville de Bruxelles désireuse de se doter de ce type d’événement alors en plein boom. Le BSF est une carte de visite. Une vitrine. Un festival artificiel. Une tentative aussi, quelque part, de faire découvrir sous un autre jour la ville aux touristes et aux Bruxellois qui la connaîtraient mal.

Ses spectateurs ont ainsi accès gratuitement aux musées du Mont des Arts et aux salles de la Cinematek (des courts métrages sont aussi projetés tout au long du parcours). Ils sont invités à pousser la porte de bars comme Madame Moustache, le Café Central, Mr Wong, le Bonnefooi et le Mappa Mundo pour des concerts indoor… De chouettes initiatives qui font certes vivre la capitale de l’Europe, on ne va pas cracher dans le stoemp. On sera même content d’aller y applaudir Iggy et les Stranglers. Mais avec une vraie identité, ce coup de jeune et de pub au budget d’un million et demi d’euros (chiffres de 2011) aurait un peu plus de caractère…

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