De Larry Charles. Avec Sacha Baron Cohen, Gustaf Hammarsten, Clifford Banagale. 1 h 20.

Sortie: 08/07.

Un film, Borat, aura suffi à Sacha Baron Cohen pour s’ouvrir bien grandes les portes de la notoriété, icône politiquement incorrecte (et souvent fort drôle) de temps incertains. Précédé d’une campagne de promo orchestrée à grand renfort de provoc soigneusement calibrée par son acteur principal – voilà, en tout cas, un artiste qui a parfaitement intégré les rouages de la communication moderne -, Brüno navigue dans les mêmes eaux satiriques, avec l’Amérique pour fond.

Faux documentaire, le film nous emmène à la rencontre de Brüno, présentateur allumé d’un show de mode télévisé, un individu dont l’ambition affirmée est de devenir la plus grande star autrichienne depuis… Hitler. Un dérapage de catwalk trop loin, et le voilà viré de sa propre émission, mais pas découragé pour autant. Embarquant pour Hollywood, Brüno entreprend en effet de mettre le monde à ses pieds. Le chemin de la célébrité est toutefois parsemé d’embûches et balisé d’échecs, qui en font successivement un figurant de cinéma pathétique, un adepte opportuniste du business de la charité, un mandataire inculte de la paix au Moyen-Orient, et on en passe. Jusqu’à devoir, en désespoir de cause, se rallier à la cause hétérosexuelle. A l’instar de son « héros » avec qui il se confond d’ailleurs allègrement, Sacha Baron Cohen s’avère peu regardant sur les moyens, s’agissant de tendre à l’Amérique profonde le miroir de son intolérance et de sa bêtise. Mélangeant le vrai et le faux, s’affirmant ouvertement trash et cultivant un sens du mauvais goût totalement assumé, Brüno enfonce ainsi le doigt, et le poing tant qu’à faire, dans les dérives de la société américaine – la scène de casting de bambins est, à cet égard, proprement stupéfiante. Si la satire produit sans conteste son effet dans un final dévastateur, Cohen pèche toutefois par boulimie, brocardant à tout va, sans toujours faire preuve d’un égal discernement. Si bien qu’au moment où les choses (presque) sérieuses commencent, le spectateur est déjà dans les cordes. Fort à propos, le film s’achève d’ailleurs sur un ring de catch, arène sanglante d’un brûlot ne faisant pas de quartier…

www.brunomovie.be

J.F. PL.

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