Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Retour à la simplicité – Parti sans laisser d’adresse, Tim Simenon réanime aujourd’hui Bomb The Bass, avec un disque de pop électronique tourmentée. Magistral.

« Future Chaos »

Distribué par K7/Pias.

Voilà un retour que l’on n’attendait pas forcément. Il tombe en plus à un moment symbolique: Tim Simenon réenclenche son projet-phare Bomb The Bass, alors que l’on célèbre (?) les 20 ans du deuxième Summer of love. Celui de l’acid house, des raves sauvages, de la révolution dance dont Simenon a été un des pionniers ( lire l’encadré). Il aura ainsi trituré des boutons, balancé des beats, et samplé tout ce qui groovait pendant une bonne décennie. Et puis? Plus rien, ou presque.  » Je suis resté enfermé en studio pendant quasi 12 ans (rires) . A ne jamais voir la lumière du jour, à manger de la nourriture infâme sur le coin d’une table avant de retourner bosser, pendant 14 heures, 7 jours sur 7. A la fin, j’étais cramé. Alors, en 2000, je suis parti m’installer à Amsterdam pour faire le point. »

Là, il s’offre rapidement un laptop, commence à étudier les logiciels de composition assistée.  » Quand j’ai débuté, vous rentriez en studio, où il y avait un producteur, un ingénieur, un programmeur, un opérateur de bandes… Aujourd’hui, c’est une seule personne qui fait tout derrière un ordinateur, sans être lié à un endroit précis. » Simenon va donc recommencer à travailler les idées accumulées entre-temps. Comme ces parties vocales de John Spencer, seules rescapées des toutes premières sessions d’enregistrements de 98.  » Quand je l’ai appelé pour le prévenir que le disque sortait enfin, il ne s’en souvenait même plus! »

Dans la cuisine

A côté du hurleur rock garage des Blues Explosion, Tim Simenon a pu compter sur les voix de l’ours Mark Lanegan, du duo krautrock Fujiya et Miyagi et également de Paul Conboy, un ami musicien. C’est chez ce dernier qu’a été conçu en grande partie Future Chaos.  » Dans sa cuisine précisément. Avec l’ordinateur portable, un micro, un synthé mini-moog et… c’est tout! » Cette simplicité, c’est ce qui a sauvé Simenon. C’est ce qui donne aussi à ce magistral Future Chaos son côté hypnotique, disque de pop électronique ténébreuse qui craquèle sous le vernis monochrome.  » Pendant des années, j’ai essayé de réinventer la roue. Pour m’en sortir, j’ai dû oublier tout ce que j’avais appris jusque-là et revenir aux principes de base. C’est comme ça que l’idée est venue de repartir d’un simple mini-moog. Si les chansons fonctionnent comme ça, alors c’est qu’elles ont quelque chose de spécial. Si ce n’est pas le cas, hop, à la poubelle. Au bout du compte, je suis arrivé à un disque avec lequel je me sens super bien. » Il n’est pas le seul.

www.myspace.com/bombthebass

Laurent Hoebrechts

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content