Black Bird

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Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Ceci est l’histoire incroyable mais vraie de Larry Hall, un tueur en série suspecté d’une vingtaine d’assassinats dans les années 90, mais inculpé pour un seul, inculpation qui elle-même risquait de sauter en appel. Et ceci est aussi, surtout, l’histoire de James Keene, condamné à dix ans pour trafic de drogue, qui accepta la proposition hollywoodesque du FBI: contre une importante remise de peine, Keene se fait transférer dans l’unité psychiatrique de la prison de haute sécurité où est enfermé Hall pour devenir son codétenu, faire copain-copain et puis le faire parler. Keene sera libre si Hall lui indique où il a caché les corps d’au moins deux de ses victimes… Si cette histoire vous rappelle quelque chose, vous êtes probablement abonnés à Apple TV+, puisque ce Black Bird est à l’origine de la minisérie du même nom, adaptée par Dennis Lehane avec Ray Liotta dans l’un de ses derniers rôles. Une série acclamée et donc un true crime originel édité en français pour l’occasion, mais qui surprend, justement, par son manque de romanesque. On a au contraire l’impression de lire un de ces documentaires Netflix, efficaces mais formatés, où le réel et les témoignage face caméra prennent plus de place que les atmosphères ou le suspense. C’est paradoxalement ce qu’on a ressenti ici, dans ce docu- fiction qui coche toutes les cases de l’adaptabilité TV, du serial killer au anti-héros télégénique, mais un peu moins de l’objet littéraire.

De James Keene et Hillel Levin, éditions Sonatine, traduit de l’anglais (États-Unis) par Fabrice Pointeau, 288 pages.

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