Billy Wilder ou le grand art de distraire

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Documentaire d’André Schäfer et Jascha Hannover.

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« Ne surtout pas jouer les artistes. Faire de l’art, oui, mais qui n’ait surtout pas l’air d’en être. » Tel est sans doute l’un des plus grands secrets de Billy Wilder qui, avec Boulevard du crépuscule, Certains l’aiment chaud, Assurance sur la mort et La Garçonnière, possède quatre de ses oeuvres parmi les cent meilleurs films américains de l’histoire du cinéma (selon l’American Film Institute). Né Samuel dans l’actuelle Pologne, Billy Wilder est de cette génération de cinéastes qui désiraient tout contrôler. C’est d’ailleurs quand il a vu comment ses scénarios étaient massacrés qu’il a voulu les réaliser lui-même pour les protéger. Le documentaire d’André Schäfer et Jascha Hannover revient sur l’incroyable parcours d’un maître du septième art qui est parti pour New York avec 20 dollars en poche, a logé dans des toilettes (quand le bruit de l’eau le réveillait, il s’imaginait une cascade) et a appris l’anglais en écoutant les commentaires sportifs à la radio. Moraliste pointilleux à cheval sur les principes qui ne frayait pas avec la jet set d’Hollywood et n’a jamais cédé à aucun chef de la Paramount (le succès de ses films lui assurait un pouvoir colossal), Wilder offre un bout de traversée dans l’histoire du cinéma aux États-Unis. Ce pays d’accueil dont il étudiait la mentalité et avait une vision très claire, avec sa culture européenne et son humour juif…

J.B.

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