
Bernadette Lafont: et Dieu créa la femme libre
Égérie de la Nouvelle Vague lancée par Truffaut, Chabrol ou Eustache, Bernadette Lafont fut sans nul doute l’une des femmes les plus libres de l’Histoire du cinéma. « La liberté, on ne va pas vous la donner. Il faut la prendre, « avait coutume de dire cet incroyable bout de femme né à 1938 à Nîmes dans une famille de protestants des Cévennes. Insolence, excentrisme, curiosité, sex-appeal… Dans sa vie comme dans ses films, Lafont a incarné le désir, l’audace, l’appétit de vivre et de séduire. En avance sur les punks, Bernadette (que la réalisatrice a rencontrée peu avant son décès en 2013) a combattu la misogynie d’une société patriarcale, pris sa revanche sur les hommes qui l’avaient tourmentée et critiqué ouvertement les rapports hommes-femmes. Tandis que ses petites-filles fouillent dans les vieilles photos et leurs plus récents souvenirs, son amie l’actrice Bulle Ogier (qui a elle aussi dû faire face à la perte d’un enfant), Jean-Pierre Kalfon ou encore Nelly Kaplan aident à brosser le portrait d’une comédienne au féminisme instinctif et spontané. Une comédienne fière de prouver qu’ « on peut porter un film sur les épaules après la ménopause. » Vivifiant.
Documentaire d’Esther Hoffenberg.
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