De Bertrand Tessier. Éditions Flammarion, 348 pages.

Actualité chargée pour Jean-Paul Belmondo qui effectue son retour sur les écrans dans L’homme au chien, remake par Francis Huster du Umberto D de Vittorio De Sica, un film annoncé comme ses adieux au cinéma. Et objet par ailleurs d’une biographie de Bertrand Tessier, tendance hagio s’entend. Le propos de l’auteur n’est pas tant, en effet, de poser un regard critique sur un parcours fait de hauts et de bas, que d’en relater, force anecdotes et témoignages à l’appui, les hauts faits – ceux qui conduisirent Belmondo de A bout de souffle au Cerveau et au faîte du box-office. Et qui virent, par la même occasion, un rebelle entrer dans le système – « plus tard, il deviendra un système à lui tout seul« , observe Tessier, avec pertinence. Par moments superficiel, péremptoire et discutable à l’occasion – ainsi, lorsque l’auteur décrète:  » Si L’As des as sortait aujourd’hui, battant tous les records d’entrée, Jean-Paul Belmondo ferait la une de tous les quotidiens… « , en référence à la une consacrée par Libé à Walle -, l’ouvrage n’en demeure pas moins d’une fort plaisante lecture. La vie de Belmondo est, il est vrai, un roman, dans ses élans comme dans ses contradictions. Et si l’on peut déplorer le virage que prit la carrière de Bébel une fois qu’il fit du succès commercial le ressort quasi exclusif de ses choix, reste un comédien qui, sous l’égide de Godard et de quelques autres, révolutionna le jeu d’acteur. A son propos, Cédric Klapisch, pour qui il tourna Peut-être, relève encore:  » En fait, même ses mauvais films, je les aime bien« , avant de souligner qu’il reste l’acteur préféré de ses enfants. Ce qui conduit l’auteur à une conclusion que l’on ne saurait contester:  » C’est peut-être ça, finalement, la clé de la longévité de Jean-Paul Belmondo: il nous renvoie à notre enfance. » Qui n’a pas point rêvé, en effet, devant Les tribulations d’un Chinois en Chine?

J.F. PL.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content