Being the Ricardos

On connaît le goût d’Aaron Sorkin pour les coulisses du divertissement -sa série Sports Night sur ABC n’était déjà, au fond, rien d’autre que ça. Dans Being the Ricardos, le créateur de The West Wing et The Newsroom, par ailleurs scénariste de Moneyball et The Social Network, nous plonge dans une semaine particulièrement mouvementée de la production de la sitcom des années 50 I Love Lucy, l’un des programmes les plus populaires de l’Histoire de la télévision américaine, pionnier à bien des égards. Sa star, Lucille Ball (Nicole Kidman), est accusée de sympathie pour le communisme tandis que son mariage avec son partenaire Desi Arnaz (Javier Bardem) bat de l’aile… Roi incontesté du « walk and talk », Sorkin regarde dans le rétroviseur pour mieux parler du présent. En s’appuyant sur de solides numéros d’acteurs et des torrents de dialogues virevoltants, il observe avec minutie les ravages insidieux causés par la rumeur, le conservatisme buté et le machisme rampant, tout en mettant cruellement à nu le miroir aux alouettes de la célébrité. Mais Being the Ricardos scintille aussi de son amour sincère pour la télévision et un certain artisanat du divertissement. Parfois un peu raide dans sa mise en scène, et erratique dans sa structure nourrie de flash-back, le film tient, et c’est appréciable, moins du biopic classique que d’une espèce d’énième véhicule-prétexte pour les bouillonnantes opinions politiques de son réalisateur, démocrate dont la ferveur toute humaniste prend volontiers la forme d’une exaltation idéalisée de la force vitale du collectif.

D’Aaron Sorkin. Avec Nicole Kidman, Javier Bardem, J. K. Simmons. 2 h 11. Disponible sur Amazon Prime Video dès le 21/12.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content