Bandes à part (3/7): les Beatniks, Love on the Beat

Le poète Allen Ginsberg en train de déclamer ses propres oeuvres au Washington Square Park. © Dan Farrell/Getty Images
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Chaque semaine, portrait d’une tribu de jeunes qui a marqué l’histoire. Famille littéraire caractérisée par la poésie cosmique d’Allen Ginsberg et l’écriture on-the-road de Kerouac, le mouvement Beatnik accouche d’une culture jeune sixties dopée par la fermentation suprême de Dylan et une génération d’idées et de cheveux longs.

Quasi en face, Coppola -oui, Francis Ford- a ouvert un resto qui débite de la pizza et ses vins de la Napa Valley. À deux pas, un club Hustler, chaîne du pornographe Larry Flynt, fait des promesses dévêtues. Au voisinage, des retraités chinois déambulent leurs carcasses qui semblent aussi vieilles que la ville, San Francisco, mélange de boboïsme et d’underground américains. Août 2015. Nous sommes, entre Chinatown et North Beach, au City Lights Bookstore, la librairie qui a installé le mouvement beatnik dans la psyché américaine, puis mondiale. Aujourd’hui, on y trouve un vaste échantillon de la littérature planétaire et progressiste, y compris au riche rayon BD. Comme si les graines beatniks plantées il y a 60 ans avaient grandi dans une bienveillante métaphore universaliste. Impression d’être au Saint Martin’s School of Art à l’automne 1975 face au punk naissant des Pistols ou de caresser du gay au Stonewall new-yorkais vers 1969: au coeur de l’accointance historique.

Le City Lights Bookstore à San Francisco.
Le City Lights Bookstore à San Francisco.© DR

Retour aux années 50. Le poète Lawrence Ferlinghetti, qui vend des livres au City Lights Bookstore, se veut également éditeur: après trois tomes passés inaperçus -dont son propre Pictures of the Gone World-,il publie en 1956 Howl and Other Poems d’Allen Ginsberg. La description graphique de scènes sexuelles suscite d’autant plus d’émoi qu’il s’agit de rapports homos. Dans l’Amérique des années 50 officiellement puritaine, les tribulations détaillées d’une bite constituent un affront au rêve de banlieues et pelouses immaculées. Le Président Eisenhower est sans doute le genre de type qui se rase deux fois par jour: le moindre poil pourrait bien être une incitation à la sodomie. En 1957, le procès pour obscénitéfait à Ginsberg et à son éditeur pour Howl popularise le mouvement beatnik. Contre toute attente, Ferlinghetti, initialement arrêté pour vente du livre, sera mis hors-cause, Ginsberg également. Aujourd’hui, Lawrence Ferlinghetti -97 ans quand même- ne passe plus que très rarement au City Lights Bookstore, bordé depuis 1987 par la Jack Kerouac Alley.

Hipsters

« La Beat Generation était une vision que nous avions, John Clellon Holmes (1) et moi, d’une façon encore plus sauvage à la fin des années 40, d’une génération de hipsters (sic) dingue et illuminée qui, soudainement, grandissait et bougeait en Amérique, incandescente et faisant du stop partout, enragée, de belle et béate façon, d’une nouvelle façon délicieusement laide -une vision glanée dans la manière dont nous avions entendu le mot « beat » prononcé aux coins de rues de Times Square et dans le Village, dans les autres villes de la nuit nocturne de l’Amérique d’après-guerre, beat signifiant déprimé et out mais chargé d’une intense conviction. » Lorsque Kerouac convoque dans Aftermath: The Philosophy of the Beat Generation ces phrases à la scansion peu imitable (la traduction est maison), il a déjà publié On the Road, en septembre 1957. S’il a fallu attendre 2012 pour en découvrir une adaptation cinématographique dirigée par Walter Salles et produite par Coppola, le livre de Kerouac va nourrir les sixties. Considérablement. Les personnages dépeints dans le récit voyageur sont largement inspirés de l’auteur -le narrateur Sal Paradise-, de Ginsberg, de l’amant occasionnel de ce dernier, Neal Cassady, et de William S. Burroughs, l’homme qui tua sa femme en jouant à Guillaume Tell (2). Le casting gratiné bénéficie aussi d’une narration alors hors norme: la route taillée au coeur du territoire américain, virée alcoolo-camée chauffée par les chorus névrotiques du jazz et les vers poétiques imprégnés de transcendance. Cette giclée de contre-culture dessine un espace libertaire nouveau et en marge d’une société US toute enamourée du consumérisme d’après-guerre. En bref, Kerouac et ses compagnons se foutent du dernier modèle de frigo: en soi, déjà un acte de rébellion.

Lawrence Ferlinghetti, à droite, devant la vitrine du City Lights Bookstore.
Lawrence Ferlinghetti, à droite, devant la vitrine du City Lights Bookstore.© DR

Lee Harvey Oswald

Sur la route c’est d’abord le trajet géographique de 2 000 kilomètres que Bob Dylan, fils d’un quincaillier juif du Minnesota, accomplit en mai 1961 de Minneapolis à New York. Le passage d’une famille immigrée au début du XXe siècle, aux racines russes et lituaniennes, ayant fui les pogroms, vers La Mecque turbulente des sixties. C’est aussi la charge littéraire que Dylan intègre dans son parcours artistique bien avant qu’elle ne fasse office de quasi-citation d’une de ses chansons (On the Road Again en 1965). Si le bouquin majeur de Kerouac s’introduit à ce point dans sa vie -comme dans celles de Tom Waits, des Doors ou du photographe Stephen Shore qui parcourra l’Amérique le livre en main- c’est parce qu’il s’ouvre à tous les possibles. Dylan dira de la Beat Generation qu’elle agit aussi fortement sur son destin qu’Elvis Presley, c’est dire. Dylan ne rencontrera jamais Kerouac, mort en octobre 1969 d’avoir trop bu, mais il tissera une relation personnelle avec Allen Ginsberg, qui inspire le personnage de Carlo Marx dans l’ouvrage fameux.

Connu depuis les années 50 via le scandale de sa compilation d’écrits Howl and Other Poems, Ginsberg (1926-1997) ne va jamais cesser de mêler l’outrage au langage, fustigeant conformisme et matérialisme dévorants. Dylan et lui se rencontrent en décembre 1963 lors d’une soirée en faveur du National Emergency Civil Liberties Committee où le chanteur -maladresse ou provocation?- prononce des phrases ambiguës sur son rapport à Lee Harvey Oswald, tueur de Kennedy: « I just got to be, as I got to admit that the man who shot President Kennedy, Lee Oswald, I don’t know exactly where-what he thought he was doing, but I got to admit honestly that I too- I saw some of myself in him. » (3)

Bob Dylan, à gauche, et Allen Ginsberg devant la tombe de Jack Kerouac.
Bob Dylan, à gauche, et Allen Ginsberg devant la tombe de Jack Kerouac.© DR

Ginsberg, amateur de visions, trouve alors au chanteur de 22 ans des qualités incisives qui l’étourdissent. Au-delà d’une attraction sexuelle pour le maigre barde -sans réciprocité dit-on-, le lien nourri d’une judaïté commune durera plus de trois décennies, jusqu’à la mort de l’écrivain en 1997. Aîné de quinze ans de Bob, Ginsberg a déjà exploré moult chemins considérés de traverse lorsque les deux outsiders se rencontrent: une curiosité mondialiste entre New York, Paris, Tanger et l’Inde, une sexualité gay réprimée et, bien sûr, la puissance inaltérable des mots. Le 11 juin 1965, 7 000 Londoniens bondent le Royal Albert Hall pour une soirée baptisée « International Poetry Incarnation »: la vénérable salle aux dorures victoriennes n’est toujours pas revenue de l’incendie sémantique de ce soir-là. Ginsberg et une douzaine d’autres orateurs -dont Lawrence Ferlinghetti, notre homme de San Francisco- jettent leurs phrases copulatoires au public excité comme par une sèche rasade de rock’n’roll. Ou plutôt de folk puisque des musiciens tels que Donovan, Fairport Convention ou John Martyn incarnent alors la beatniktitude britannique. Une autre façon d’écouter les palpitations du monde qui, symboliquement, culmine au milieu des années 70 lorsque Dylan et Ginsberg se retrouvent face à la tombe de Kerouac, dans un cimetière du Massachusetts. Compagnon de la tournée semi-improvisée de Dylan, la Rolling Thunder Revue, Ginsberg y lit quelques extraits du Mexico City Blues de 1959 du même Kerouac. La scène se retrouve dans le film baroque de Dylan sorti en 1978, Renaldo and Clara: décalée par rapport à notre-sujet-les-Beatniks? Pas vraiment.

Bongos

Entre les vers de Kerouac et les beatniks des sixties, un point commun: la désillusion manifeste et proclamée. Ce que le critique ciné et observateur Ray Carney précisait en 1995: « La plus grande part de la culture beat représente une attitude plus négative que positive, animée davantage par un vague sentiment de déplacement culturel et émotionnel (…) qu’un but ou un programme spécifique. » Le terme beatnik est pour la première fois utilisé dans un article du San Francisco Chronicledu 2 avril 1958 où le suffixe nik s’ajoute à beat, rappelant que le satellite russe Sputnik 1a fait l’événement mondial quelques mois auparavant. En fait, le streaming beatnik enchaîne deux bouts de décennies: la seconde moitié des années 50 et la première de la suivante. Mais que le background musique soit le bebop, le folk ou la poésie chaude, le look circule immanquablement entre barbichette prénommée goatee, lunettes de soleil favorisées en soirée, béret pas basque, cigarette artisanale et… bongos. Au fur et à mesure, les cheveux poussent dans un mouvement où le poil hirsute devient le mantra, le Petit Livre Vert de toute une génération. Cela s’accompagne volontiers de bibine cheap et de drogues fumées, d’un goût pour les costards Oxfam et les ongles peu entretenus. Comme si beatnik était, de facto, un mot savant pour négligé. Socialement parlant, c’est moins tranché puisque choisir la marge plutôt que l’université ou le turbin implique souvent de carburer au riz complet dans des locations de troisième zone. Le beatnik, cousin stylé du squatter? Ouais, peut-être juste son double cultivé. Comme dans tout fonctionnement tribal, la bande qui nous concerne a des ennemis naturels: les rockers, bataillons présumés prolos, adorent le cassage de gueule de ces pré-hippies incarnant une bourgeoisie décadente, adoratrice de nihilisme, fascinée par le mode oriental. À part Burroughs, amateur d’armes caractérisé, personne ne songerait alors à sortir son flingue.

Johnny en cage

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Syndrome anglo-saxon, la Beat Generation trouve aussi ses adeptes sur le continent européen en la personne du Français Antoine. Oui, le type à chemises fleuries qui fait des films jolis sur les voyages en Polynésie et autres rêveries turquoises. Après le yéyé, version Lidl du rock’n’roll, le beatnik à la française est une décoction plutôt light des fantasmes beatniks américains et anglais. N’empêche, cette grande tige d’Outre-Mer -Pierre Muraccioli, né en 1944 à Madagascar- provoque un mini-séisme avec Les élucubrations d’Antoine. On est en 1966, Antoine a 22 ans et se moque de l’époque et de son ultime incarnation yéyé: « Tout devrait changer tout le temps/Le monde serait bien plus amusant/On verrait des avions dans les couloirs du métro/Et Johnny Hallyday en cage à Medrano. » Pas du Céline certes, mais les ventes explosent et transforment Antoine en phénomène artistico-sociologique. De la moquerie ouverte envers l’idole des jeunes, qui répliquera d’ailleurs avec le giscardien -avant la lettre- Cheveux longs et idées courtes. Pas si courtes que cela: Antoine, contrairement à Johnny, a fait des études -ingénieur de la prestigieuse École Centrale de Paris- et cultive le sens de la polémique, autant par le langage que par la dégaine. Ce qui vaut à Antoine d’être mentionné dans l’édition européenne de Time: sa carrière en chanson durera moins d’une décennie -il largue les amarres dès 1974- mais ce moment d’élucubrations annonce l’humeur militante de 1968.

Le mot beatnik tombe en désuétude lorsque les hippies qui déboulent en seconde moitié des sixties amplifient la distorsion sociale via une culture qui rêve encore plus fort d’un monde parallèle à celui de la sainte consommation occidentale. La langue française ne laisse pourtant pas complètement tomber le mot et, comme freak, use de beatnik pour désigner en l’absence d’autre idiome évident des sujets dont l’apparence, surtout, tutoie le négligé sans pour autant aller jusqu’au désoeuvrement total. En 2016, à 67 piges, le Arno national via ses frusques élimées, son poil peu rasé et sa « démarche d’Indien pas de cowboy » -dixit l’intéressé- ferait ainsi un excellent beatnik. Comme les masses des hipsters actuels des villes, shampoing et barbe peignée en plus.

(1) Ecrivain considéré comme auteur de la première nouvelle Beat, go, en 1952.

(2) En 1950 au mexique, Burroughs, très alcoolisé, demande à sa femme qui l’est tout autant de mettre un verre sur sa tête pour jouer à Guillaume Tell. Il la tue sur le coup.

(3) Lire l’intégralité du discours de Dylan ce soir-là sur www.corliss-lamont.org/dylan.htm

Le look Beatnik

Bandes à part (3/7): les Beatniks, Love on the Beat
© DR

1. Barbiche

Avec les lunettes à géométrie et teintes variables, la touffe de poils au menton mâle constitue l’un des signes reconnaissables de l’hominidé beatnikus. À moitié parce qu’il vit dans des apparts à l’électricité frivole, à moitié parce qu’il est d’une grosse glandouille à se raser.

2. Béret

Moins pour protéger de la drache que du conservatisme ambiant, le béret s’attache naturellement à la tête du beatnik de base. À noter le clin d’oeil de Johnny Rotten portant le couvre-chef et le US Toy Unisex French Beret Novelty Park Beatnik Hippie Hat(sic) disponible aujourd’hui via Amazon pour 4,82 dollars.

3. Bongos

Pourquoi cet instrument percussif cubain répandu dans toute la musique latine est-il devenu un gri-gri beatnik? Peut-être parce qu’il ne faut pas avoir de Prix Reine Elisabeth pour tirer un minimum sonore syndical de ces deux mini-tambours dans l’accompagnement du verbe.

4. Pull à col roulé

Cool roulé plutôt vu l’alliance a priori suspecte de ne pas vouloir attraper un rhume en plein été anglais tout en maintenant une coolitude aggravée. Dans les années 70, le look connaîtra le symptôme plus aigu des cols roulés en acrylique.

5. Oxfam

L’Oxford Committee for Famine Relief, créé en 1942, combat toujours la pauvreté et l’injustice mondiale. Notamment via la vente de vêtements de seconde main dans des magasins aux prix imbattables, qui ont habillé plusieurs générations d’artistes (ou non), dont forcément les beatniks fauchés.

Artefacts

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Note bleue

Kerouac et Ginsberg passent leurs soirées fifties dans les clubs de jazz new-yorkais, l’Open Door, le Royal Roost et le Birdland, celui-là baptisé en l’honneur de Charlie Parker qui n’y joue pas si souvent que cela. La BO des beatniks est ce bebop dont la grammaire musicale évoque le télescopage des mots pratiqué par les écrivains du mouvement. Fièvre mise en oeuvre pour accoucher de sentiments nouveaux, d’un genre insolemment contemporain, celui de Miles, Dizzy et Charlie.

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Aldous Huxley, The Doors of Perception, 1954

Le titre du livre del’écrivain britannique (1894-1963) s’inspire d’un poème de William Blake de 1793, comme quoi les drogues sont déjà un vieux business. Une après-midi de mai 1953, Huxley part dans un trip de mescaline, agent du cactus peyotl utilisé par les Indiens d’Amérique depuis des millénaires. Les modifications de la perception racontées dans le livre vont nourrir des prosélytes psychés comme Timothy Leary et, avant lui, ces beatniks fascinés par la marge, le béret et les paradis artificiels.

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Roger Corman, A Bucket of Blood, 1959

Corman est donc l’ultime réalisateur underground: on vous parlait de ses lubies Hells Angels la semaine dernière, voilà sa contribution beatnik. Le film, tourné pour 50 000 dollars en cinq jours, raconte comment le serveur lambda d’un café fréquenté par la bohème est proclamé génie de la sculpture parce qu’il a recouvert d’argile un chat qu’il a tué! Histoire de noyer le poisson. Sur cet improbable scénario se bâtit une noire comédie satirique qui agitera plusieurs générations.

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Bouddhisme

Une bonne décennie avant que les Beatles ne fassent leur crise orientale -sitar et maharishi- les beats s’immiscent dans le taoïsme et le bouddhisme. Concernés, l’auteur moins connu Alan Watts, mais aussi Kerouac -sur tous les fronts emblématiques- qui publie en 1958 The Dharma Bums, centré sur les « quatre nobles vérités » de Bouddha. Parti en Inde en 1963, Ginsberg (photo) étudie cette religion au contact des moines et pense qu’elle partage avec la poésie la même fonction intime: un mantra sous forme de délivrance.

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Gap, Simpsons et recyclage

De la même manière caricaturale dont la mode s’est soudain transformée il y a quelques années en succursale de la société Sid Vicious -modèle proto-junkies à cernes soulignés, rumeurs insistantes d’usage d’héroïne-, elle s’est également emparée de quelques fétiches beatniks. Gap recycle une photo de Jack Kerouac pour une campagne de fringues en 1994 et les Simpsons, habitués de la revisitation vintage, baptisent au début des années 90 les parents du personnage Ned Flanders de « freaky beatniks », beatniks monstrueux…

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Expo Beat à Beaubourg, Paris

Première européenne à Beaubourg qui expose la Beat Generation via des lectures, concerts, performances, films et autres oeuvres visuelles. Toujours marrant/marquant lorsqu’un ingrédient aux origines underground occupe un prestigieux musée international, rappelant que Paris, via un hôtel (miteux) de la rue Gît-le-Coeur du Quartier latin, accueillit à la fin des années 50 les Ginsberg et autres Burroughs en séjours prolongés. D’où cet artefact notable, un rouleau de 36 mètres de long, sur lequel Kerouac écrivit le trip majeur d’On the Road.

BEAT GENERATION. JUSQU’AU 3 OCTOBRE, WWW.CENTREPOMPIDOU.FR

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