WILL SMITH ET LES MEN IN BLACK SONT DE RETOUR SUR LES ÉCRANS. EN 3D ET EN 1969. DU TEMPS DE WARHOL ET DES PREMIERS PAS SUR LA LUNE. GALAXY DEFENDERS…

Quatre ans. Quatre ans, depuis son rôle de super-héros alcoolique dans Hancock et d’agent du fisc empli de remords dans Sept Vies, que Will Smith n’avait plus squatté les salles obscures, se contentant de produire une poignée de films parmi lesquels un remake de Karate Kid avec son fils Jaden dans le rôle de Ralph Macchio. Il aura donc fallu le troisième épisode de la franchise Men In Black – » un personnage que je connaissais et un costume confortable « – pour redonner du c£ur à l’ouvrage au prince de Bel-Air actuellement en train de tourner avec son fiston dans After Earth, le nouveau film d’un M. Night Shyamalan depuis quelques années en panne d’inspiration.

Will Smith n’est pas juste la star de Men in Black 3. Il en est aussi l’instigateur.  » Will a une énergie dingue en lui. Il a toujours des idées. Il est perpétuellement en mouvement et ne dort jamais, décrit le réalisateur Barry Sonnenfeld. On tournait Men In Black 2. De nuit à Los Angeles. Il devait être quatre heures du matin. Will vient me voir et me dit: « Baz, j’ai une idée pour MIB 3. » Je lui réponds: « OK. Mais là pour l’instant, j’essaye de terminer le 2. » »

Son histoire de voyage dans le temps n’en est pas moins devenue le pitch du film sorti mercredi dans les salles.  » Elle nous a permis de rafraîchir et de réinventer la série. Tout en sachant que ce que les gens préfèrent dans la saga, plus que les aliens ou les gadgets, ce sont Will Smith et Tommy Lee Jones. »

Sonnenfeld et son équipe avaient l’embarras du choix. Ils ont décidé de catapulter leurs héros en 1969. Année des premiers pas de l’homme sur la lune.  » 69 représente dans l’histoire de l’humanité le moment où l’homme quitte la Terre pour gagner une autre planète et devenir lui-même un alien… C’était juste parfait. D’autant que 69, c’est aussi le racisme, le mouvement des droits civiques et toute une culture incroyable. » Cette culture vaut d’ailleurs une scène hilarante de pratiquement dix minutes dans la Factory d’Andy Warhol. Le genre de choses pour lesquelles on doit se battre quand on monte un blockbuster de 215 millions de dollars.  » Beaucoup de gens sur le film, du côté des studios, des producteurs, Will Smith aussi un peu, s’inquiétaient que les jeunes ne connaissent pas Andy Warhol et ne comprennent pas ces blagues. Je pense que tout le monde sait de qui il s’agit. Et même si ce n’est pas le cas, les répliques restent drôles. »

Sonnenfeld a tout de même soigneusement évité de plonger son film au milieu d’un truc coloré de hippies baignant dans les drogues et le sexe. Les Men in Black ciblent depuis le départ un public familial. Loin du comic book dont ils se sont inspirés.  » Il n’était pas aussi célèbre que Batman ou Spider-Man . On s’est donc senti libre de ne l’utiliser que comme point de départ. Il est beaucoup plus noir. Avec des drogues, de la violence, pratiquement pas d’humour… On a repris l’idée de ces Men in black qui nous protègent des aliens. Perso, je suis un froussard. Je n’ai jamais vu Shining , L’Exorciste . Je suis incapable de regarder un film qui fait flipper. Will a voulu me parler d’I Am Legend . Je ne l’ai jamais vu. Je suis plus fillette que tous les gens que vous avez pu rencontrer.  »

Tournage chaotique

Si son budget est pharamineux (les deux premiers épisodes avaient « seulement » coûté 90 et 140 millions de dollars), la confection de Men in Black 3 a été pour le moins chaotique. Le tournage a commencé avant même que le dénouement du film soit écrit et a été interrompu pendant plusieurs semaines deux mois après le début des prises de vue. Selon le créateur d’extra-terrestres Rick Baker, quelqu’un était même sur le plateau pour écrire les dialogues des acteurs quelques minutes avant qu’ils les prononcent. Quand il est devenu nécessaire de retravailler le scénario, Will Smith a ainsi fait entrer dans la danse Michael Soccio, son auteur personnel, avec qui il bossait déjà sur le Prince de Bel-Air.

Les deux premiers Men in Black reposaient sur le duo Will Smith-Tommy Lee Jones. Sonnenfeld a dû trouver un troisième larron afin de jouer l’agent K à 29 ans. Pour ce faire, il a engagé le quadra Josh Brolin ( No Country for old men, Milk, True Grit…). Sur le tournage, Brolin se promenait avec un mp3 et des enregistrements de Tommy Lee Jones pour bien tenir la voix de son glorieux aîné.  » C’est moins effrayant mais plus compliqué que d’incarner Bush. Tu imagines que quelqu’un remplace Mel Gibson pour le jouer jeune dans L’Arme Fatale , plaisante le principal intéressé qui envisage pour l’instant le remake avec Quentin Tarantino d’un film ( The Car) dans lequel a joué son père, James Brolin. Le fait que Tommy Lee Jones ne commente pas ma prestation est déjà un vrai compliment. C’est très Tommy.  »

 » Si le film marche aussi bien que Sony l’espère, ce sera difficile de ne pas en faire un quatrième« , conclut Sonnenfeld. Will Smith a déjà une idée…

TEXTE JULIEN BROQUET, À BERLIN

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