Critique

[À la télé ce soir] Shado’man

Dans la ville portuaire de Freetown, Suley, Shero, sa femme Sara et l'aveugle Sahr forment un groupe de sans papiers handicapés, les Freetown Street Boys, qui se retrouvent pour sillonner ensemble les rues nocturnes, et laisser libre cours à leurs rêves, leurs aspirations, dans une société qui les rejette. © Les films d'ici
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Une plongée très cinématographique dans les bas-fonds de Freetown (Sierra Leone), où le réalisateur Boris Gerrets a décidé de suivre quelques laissés pour compte.

Joli documentaire que ce Shado’Man, plongée très cinématographique dans les bas-fonds de Freetown (Sierra Leone), où le réalisateur Boris Gerrets a décidé de suivre quelques laissés pour compte. Ils sont handicapés, aveugles, prostituées… Tous sont dans la rue, jeunes adultes qui devraient croquer la vie, mais qui se cassent les dents sur elle. La caméra les accompagne sans les interrompre, sans intervenir, indolente, comme un Strip-Tease, mais en plus beau. Les images sont léchées, hors du temps. Petit à petit, ces jeunes gens se révèlent, racontent comment ils ont été rejetés quand ils étaient enfants. Leur quotidien est rude, aujourd’hui. L’un, aveugle, tente de convaincre une prostituée d’accepter de lui faire l’amour. Mais il n’a pas les fonds nécessaires. Et il lui fait peur… L’autre, en fauteuil roulant, va être père, mais sa compagne voit d’un mauvais oeil son penchant pour l’alcool et les accès de violence qui vont avec. Organique, cette chronique de la misère humaine donne la parole à ceux que l’on n’écoute jamais. À voir.

DOCUMENTAIRE DE BORIS GERRETS.

Ce lundi 4 juillet à 00h15 sur Arte.

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