Critique

[à la télé ce soir] Russie, le poison autoritaire

© yuzu production
Nicolas Bogaerts Journaliste

Trente ans après la dissolution de l’URSS, la répression de l’appareil étatique envers les dissidents et opposants est toujours bien vivace au pays du président Vladimir Poutine.

Rebelles, contestataires, adversaires politiques déclarés ou soupçonnés sont la cible d’exactions multiples. Certains perdent leur emploi, d’autres sont mis aux arrêts, empoisonnés ou menacés. D’autres encore, à l’image d’Alexandre Navalny (récemment rentré en Russie et d’emblée mis sur liste noire) ont choisi de partir. Ce documentaire est parti rencontrer certains de ces exilés et anciens prisonniers politiques. Les récits des persécutions et des conditions de détention révulsent. En filigrane, ils esquissent le portrait d’un pays bien plus divisé qu’il n’y paraît. Si, pour ses adversaires, le parti présidentiel est celui « des escrocs, des voleurs et des assassins« , il bénéficie d’un soutien non négligeable au sein de la population. Si l’enquête semble un moment opposer parole contre parole, celle des officiels qui s’expriment face caméra accumule les éléments de langage flagrants. Le décryptage, étayé, nourrit des hypothèses plausibles quant aux raison de l’acharnement du régime et de sa militarisation rampante: tout serait bon pour cacher le bilan calamiteux de Poutine et le degré de corruption qui sous-tend la politique économique russe.

Documentaire de Stéphane Bentura. ***(*)

Jeudi 10/02, 22h30, La Une.

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