Critique

[à la télé ce soir] Mon garage, mon paradis

© Tamtam FilmAxel Schneppat
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Tandis qu’ils témoignent de leurs rêves et de leurs désirs, la réalisatrice d’origine… ukrainienne Natalija Yefimkina jette un regard tendre sur ce phénomène russe.

On est à 2.000 kilomètres au nord de Moscou, dans la péninsule de Kola. Une zone restée pratiquement inhabitée jusqu’à la découverte il y a 70 ans de gisement de minerais et l’installation de camps de rééducation par le travail. Tout appartient aujourd’hui à une grande entreprise minière, principal employeur de la région. Dans ces vies rudes et ces paysages tristes, les habitants ont sauvegardé quelques îlots de liberté et se sont aménagé leurs havres de paix. Ces endroits qui leur permettent d’échapper à une pression sociale étouffante et à un quotidien morose, ce sont des garages. Des petits bâtiments de fortune aux toits en tôle. Il se dit même qu’il y en aurait davantage que de résidents. L’un, géologue de formation, s’y est mis à la sculpture d’icônes. D’autres y abritent un élevage de poules, un point de vente illégal de poisson ou encore un mini strip club avec barre de pole dance et jeune fille dévêtue. « J’y passe la moitié de mon existence. Si je n’avais pas mon garage, je me serais fait sauter la cervelle depuis longtemps« , avoue l’un des heureux propriétaires. Tandis qu’ils témoignent de leurs rêves et de leurs désirs, la réalisatrice d’origine… ukrainienne Natalija Yefimkina jette un regard tendre sur ce phénomène russe et cette vie sociale qui se construit dans le froid autour d’un thé ou d’une vodka.

Documentaire de Natalija Yefimkina. ***(*)

Lundi 21/03, 00h15, Arte.

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