Critique | Séries/Télé

[à la télé ce soir] Le pays où rêvent les fourmis vertes

© Werner Herzog Film
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Il n’y avait sans doute que Werner Herzog pour entreprendre un film au coeur de l’Australie profonde, celle des Aborigènes, et pour nous emmener au coeur de leur culture dans ce qu’elle peut avoir de plus singulier, de plus mystérieux et difficilement communicable à nos esprits cartésiens.

Le cinéaste génial d’Aguirre, la colère de Dieu, L’Énigme de Kaspar Hauser et Fitzcarraldo expose le conflit entre une compagnie minière visant un riche gisement d’uranium et les habitants de la région, qui revendiquent une terre sacrée, celle des fourmis vertes, ne pouvant être violée. Un dialogue difficile s’entame entre raison économique, logique industrielle et la tradition ancestrale des Wororas et Ritajingus, leur mode de vie qui est aussi une façon de penser le monde. Herzog filme à hauteur d’humanité cette chronique de résistance. Son respect admiratif pour une culture qu’il ne vulgarise aucunement élargit notre champ de vision tout en nous faisant mesurer d’importants enjeux.

Drame de Werner Herzog. Avec Bruce Spence, Wandjuk Marika, Roy Marika. 1984. ****

Lundi 11/04, 22h55, Arte.

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