À la télé ce soir | Atlanta (saison 3): Père Fouettard et golden shower

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Quatre ans. Une olympiade. C’est le temps qu’il aura fallu à l’une des séries les plus audacieuses de ce début de siècle pour dégoupiller sa troisième saison. La première lui avait valu deux Golden Globes. La deuxième, étourdissante, avait glané quatorze nominations aux Emmy Awards et remporté trois prix. FX s’était dépêché dès 2018 de commander une nouvelle fournée. Mais Donald Glover est un homme pour le moins sollicité. Depuis lors, il a écrit et produit le film musical Guava Island (2019), dans lequel il donne la réplique à Rihanna. Il a prêté sa voix à Simba dans le remake par Jon Favreau du Roi lion. Puis en 2020, il a sorti son quatrième album sous le nom de Childish Gambino.

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Si la pandémie et les confinements ont forcément perturbé le bon déroulement des opérations, ils ont aussi permis à Glover et ses auteurs de se remettre à l’écriture, pour une troisième saison diffusée en mars aux États-Unis, qui fait désormais son apparition sur BeTV. Et même une quatrième, la dernière, que FX propose sur son antenne depuis le 15 septembre de l’autre côté de l’Atlantique.

Atlanta retrace les aventures du manager Earn (Glover himself) et de son cousin rappeur Alfred, alias Paper Boi, qui tente de percer dans le milieu du rap. La première saison racontait avec beaucoup de brio leurs déboires et leurs galères dans l’industrie musicale. Mais la deuxième avait donné à l’affaire une dimension bien plus large. Elle tirait un portrait au vitriol des États-Unis et enchaînait les réflexions acerbes et mordantes sur la vie, la mort, la célébrité ou encore les réseaux sociaux. Le tout en tendant un miroir peu flatteur à une Amérique profondément raciste. Les choses ne vont pas en s’adoucissant dans cette nouvelle salve, qui envoie ses protagonistes en tournée européenne.

Dialogues hallucinants, surréalisme combattant, mises en abyme, exercices de style, musique aux petits oignons et sens décapant de l’absurde… Atlanta conserve toute sa liberté de ton et de forme. Comme tombé de nulle part, le premier épisode retrace l’histoire d’un gamin qui, pour une paire de gifles, se retrouve chez un couple de Blanches recueillant des enfants noirs pour toucher du fric et les faire travailler dans le jardin. Aux réflexions sur la protection de la jeunesse, l’aide à l’enfance et le business de l’adoption, Glover vient greffer un terrible fait divers de mars 2018: l’histoire de Jennifer et Sarah Hart, qui s’étaient balancées d’une falaise avec leurs six enfants adoptifs après des années de maltraitance.

Tout au long de ces dix nouveaux épisodes, entre une main panée et une golden shower, Atlanta va questionner la blanchité, la responsabilité, l’attachement culturel à ceux qui nous élèvent et la réparation des méfaits de nos ancêtres. Le tout avec des invités comme Liam Neeson, Alexander Skarsgard et le père Fouettard. Un épisode parisien au style Amélie Poulain et un autre qui n’est pas sans rappeler La Quatrième Dimension. Dingo et brillant.

Série créée par Donald Glover. Avec Donald Glover, Brian Tyree Henry, Lakeith Stanfield. À voir ce mardi soir à 20h30 sur Be Séries.

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