1 JOEY BADA$$

Récemment, il était invité sur le plateau de Jimmy Fallon, l’un des late night les plus courus de la télé US. A 17 ans, Joey Bada$$ n’a pourtant sorti à peu de choses près qu’une mixtape, 1999. Au programme, pas d’autotune, ni plan eurodance pourri: le rap de Bada$$ lorgne vers la période dorée du hip hop, à la charnière des années 80-90. Un anachronisme? Certes, mais 1/ ce n’est pas le seul pour le jeune rappeur (il n’a toujours pas de page Wikipedia!); 2/ puisque tous les genres jouent du revival, pourquoi le refuser au hip hop, surtout quand il est pratiqué de manière aussi jouissive?

2 A$AP ROCKY

L’an dernier, son morceau Peso a sonné l’alarme, swag nasillard sur beat vicelard. De son vrai nom Rakim Mayers -hommage au  » John Coltrane de la rime« , moitié d’Eric B & Rakim-, A$AP Rocky est né en 88 à Harlem. Il n’a que douze ans quand son père vole en prison pour vente de drogue. Un an plus tard, son grand-frère prend une balle en pleine rue. Le bonhomme évite pourtant d’en remettre une couche dans le côté gangsta. Aujourd’hui, il déclare vouloir devenir « le seul rappeur capable de rassembler les hipsters des banlieues et les gamins des rues, de faire se rencontrer un genre aussi homophobe que le rap et l’industrie gay de la mode… » Reste l’album. Repoussé plusieurs fois, il devrait atterrir finalement début 2013.

3 SCHOOLBOY Q

Membre de l’écurie Black Hippy, Los Angeles, Quincy Matthew Hanley alias Schoolboy Q (26 ans) a traîné dans les gangs (côté Crips), dealé, et fait de la prison avant de se raccrocher au rap. Sans surprise, il avoue avoir longtemps admiré un rappeur comme 50 Cent. Jusqu’ici, Schoolboy Q évite cependant les clichés gangstas, tout en injectant une bonne dose de noirceur urbaine dans son rap à fleur de bitume. Après deux albums disponibles uniquement en téléchargement, il devrait sortir une première plaque « officielle » début de l’année prochaine.

4 DANNY BROWN

C’est le plus vieux de la promotion (31 piges quand même). Pourtant, ce métis afro-philippin né à Detroit, fils de DJ house, affirme qu’il veut devenir rappeur depuis le jardin d’enfants… Aujourd’hui, il est peut-être bien l’un des plus originaux de sa catégorie, ou des plus fantasques avec son flow désarticulé, et ses cheveux en pétard. En 2011, son album XXX a été élu album rap de l’année par le magazine Spin. Le disque, disponible en téléchargement gratuit, est en effet culotté, l’un des plus excitants entendus ces derniers mois.

5 KENDRICK LAMAR

« C’est le Bob Dylan black », affirme Pharrell Williams. Ni plus ni moins. Après plusieurs mixtapes, et une première sortie disponible uniquement en téléchargement (le brillant Section. 80), Kendrick Lamar a en effet frappé fort avec son album good kid, m.A.A.d city. Né en 1987, il a grandi à Compton, quartier chaud de Los Angeles, gangréné par la guerre des gangs. Pas de quoi rouler des mécaniques pour autant. Lamar se garde bien d’en faire un argument gangsta marketing facile et mise plutôt sur le story-telling générationnel avec une plume qui fait mouche.

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