Vivace

© Alberto Boscogil / Scarlett

Alex et Pauline Charpentier, un jeune couple passionnément amoureux, fuient Paris pour s’installer à la campagne, et font rapidement connaissance avec leurs voisins: Henri, un peintre, et Mathilde, son épouse et modèle de prédilection. Mais aussi Gilles Vasseur, un ingénieur forestier à la retraite dont les autres se méfient… et qui offre à Pauline un arbuste très particulier.

Alex et Pauline Charpentier (Thomas Jouannet et Armelle Deutsch, ensemble à la ville) ont délaissé Paris (sa pollution, son stress… refrain connu) pour la campagne. Depuis peu, ils se sont établis dans une splendide et immense demeure du Poitou-Charentes. Elle s’est trouvé une passion: son potager. Il poursuit la sienne: sa femme. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, d’autant qu’ils ont fait la connaissance de voisins charmants, quoique légèrement excentriques, lui la peignant nue à longueur de journée, elle peu avare de ses charmes.

Quelques maisons plus loin vit un « drôle de type ». Un homme taciturne dont on sait peu de choses, Gille Vasseur (Pierre Arditi), ingénieur forestier à la retraite. Très vite, Pauline va lier connaissance avec cet animal sauvage, dont se méfie le voisinnage. Il en connaît un rayon sur les plantes et lui prodigue des conseils… Et un beau jour, il lui offre un spécimen brésilien très rare, un arbuste à la croissance étonnante: il peut produire jusqu’à une feuille par jour. Mais cet organisme vivace est plus fragile qu’il n’y paraît: un courant d’air et il s’enrhume. En fait, il serait sensible aux « ondes », bonnes ou mauvaises.

Baptisé Gilou, en écho au prénom de son ancien propriétaire, il va prendre une place inattendue dans la vie d’Alex et Pauline. Et leur couple parfaitement heureux va bientôt prendre l’eau, jusqu’à un naufrage annoncé.

Nietzsche en chapeau de paille

On comprend aisément les intentions de la scénariste Claire Chevrier: faire suffoquer au grand air, dans un film noir gorgé de soleil. Insinuer l’horreur dans un quotidien parfait à travers le symbole rassurant du végétal. Pourquoi pas.

Mais il faut que la réalisation soit à la hauteur de ses ambitions. Et ce n’est franchement pas le cas ici. Englués dans une mise en scène frisant le grotesque par endroits, les charmants et ravissants Thomas Jouannet et Armelle Deutsch font ici ce qu’ils peuvent. Mais si lui est à peu près correct en universitaire exilé dans la cambrousse, elle sombre dans le ridicule en prof de philo citant Friedrich Nietzsche et Oscar Wilde en robe bain de soleil et chapeau de paille.

La palme du comique involontaire revenant à la fameuse plante maléfique, qui se flétrit ou retrouve un regain de santé sous nos yeux en fonction de l’état de la relation qu’elle est censée détruire. Un téléfilm d’une rare dispensabilité.

Vivace, 20.40 sur Arte.

Téléfilm de Pierre Boutron, avec Pierre Arditi, Thomas Jouannet, Armelle Deutsch.

Myriam Leroy

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