Va, vis et deviens

© Yoni Hamenachem/Elzévir Films/Oi Oi Oi Productions

Symbole de la vitalité du cinéma roumain, Radu Mihaileanu offrait en 2004 avec ce très joli film qu’est « Va, vis et deviens » une histoire d’immigration sensible et émouvante, sur fond d’Opération Moïse, pendant laquelle des milliers de juifs éthiopiens furent transportés, au milieu des années 1980, par pont aérien en Israël.

Le succès du très épatant Le Concert a fait connaître à un large public international le remarquable et généreux cinéaste qu’est Radu Mihaileanu. Le réalisateur roumain n’en était pas à son coup d’essai, ayant déjà signé trois oeuvres saisissantes et très émouvantes avec Trahir (1993), Train de vie (1998) et ce Vas, vis et deviens qui, tourné en 2004, s’inspirait d’événements réels pour raconter une immigration peu banale.

C’est au milieu des années 80, alors qu’une famine faisait des ravages dans la région, que les juifs éthiopiens furent transportés par un pont aérien vers Israël. Le film prend pour héros un gamin que sa mère chrétienne fait passer pour juif afin qu’il puisse partir lui aussi. Comment le garçonnet vivra cette expérience, et découvrira en grandissant une réalité parfois contradictoire, Mihaileanu le narre avec verve et sentiment. Sur fond d’Opération Moïse, c’est un destin au singulier qu’il nous raconte. Un destin dont les virages éclairent les contradictions de la société israélienne, tout en abordant aussi le conflit avec les Palestiniens, mais dont le propos s’élève sans effort jusqu’à l’universel.

Trois acteurs se relaient efficacement pour incarner Schlomo enfant, adolescent et adulte. Yaël Abecassis et Roschdy Zem sont eux aussi excellents.

Va, vis et deviens, 20.40 sur Arte.
Drame de Radu Mihaileanu, avec Yaël Abecassis, Roschdy Zem, Moshe Agazai. 2004.

Louis Danvers

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