Trump est-il vraiment fou?, Mud, Rebelle de la science… 11 choses à voir à la télé cette semaine

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Des docus sur Spielberg, Trump, Poutine et le Sherlock Holmes animalier, des séries et miniséries, des films quatre étoiles… Voici notre sélection télé pour la semaine du 17 au 23 mars.

EVERYTHING SUCKS!

Une série Netflix créée par Ben York Jones and Michael Mohan. Avec Jahi Winston, Peyton Kennedy.

Disponible sur Netflix.

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Plutôt que de lancer une tendance nineties après une obsession eighties paresseuse (coucou Stranger Things), Everything Sucks! cherche, à coup de références visuelles et musicales, une manière de rendre la confusion des sentiments, la solitude, le mal être adolescents jamais retrouvée depuis les années 90. à travers les inévitables produits d’appel de la pop culture, les figures stéréotypées d’adultes et d’ados, il y a la révélation de deux acteurs, Jahi Winston et Peyton Kennedy. Le premier joue Luke, petit Black téméraire amoureux de la seconde, Kate, jeune fille lunaire et hypnotique en plein crush homosexuel. Leur relation asymétrique, drôle, touchante, mérite à elle seule le coup d’oeil.

FINALE DE LA COUPE DE BELGIQUE: GENK-STANDARD

Commentaire: Emiliano Bonfigli et Frédéric Herpoel en direct du Stade Roi Baudouin.

Samedi 17/3, 20h20, RTL-TVI.

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Qui succédera à Zulte-Waregem, vainqueur d’Ostende aux penalties l’an dernier? C’est devenu une habitude depuis la saison 2011-2012 et l’avènement de ces fameux playoffs que le monde entier nous envie. La finale de la Coupe de Belgique, jadis disputée en mai après la fin du championnat, attribuera dès mars le premier ticket pour l’Europe. Genk-Standard, l’affiche est alléchante. Spécialistes de l’exercice dont ils ont chacun remporté deux des dix dernières éditions (en 2009 et 2013 pour le Racing, en 2011 et 2016 pour les Rouches), les Limbourgeois et les Liégeois sont deux des équipes en forme du moment. Petit ascendant psychologique peut-être pour les hommes de Sa Pinto. Spectaculaires tombeurs du Club de Bruges en demi-finale, ils ont remporté cette saison leurs deux confrontations en Jupiler League face à leur adversaire du soir. Faites vos jeux. J.B.

CET OBSCUR OBJET DU DÉSIR

Drame de Luis Buñuel. Avec Fernando Rey, Carole Bouquet, Angela Molina. 1977. ****

Lundi 19/3, 22h40, Arte.

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Luis Buñuel a 77 ans quand il tourne ce qui sera son tout dernier film. Le réalisateur de L’Âge d’or, de Los Olvidados, de Belle de jour et du Charme discret de la bourgeoisie y adapte librement le roman de Pierre Louÿs La Femme et le pantin, chronique de la descente aux enfers d’un homme riche aveuglé par sa passion pour une jeune Andalouse. Buñuel et son complice en scénario Jean-Claude Carrière choisissent d’adosser le récit, sensuel et cérébral à la fois, au contexte du terrorisme. Et ce, non sans ironie. Face à Fernando Rey, comme toujours très bien en grand bourgeois, Maria Schneider devait jouer le rôle principal féminin. Mais l’actrice du Dernier tango à Paris fut si peu convaincante qu’elle se trouva renvoyée au bout de quelques jours. Après un arrêt du tournage, Buñuel la remplaça par… deux comédiennes: Carole Bouquet et Angelina Molina, qui se succèdent dans le personnage sans que personne ne semble le remarquer dans la fiction! Un plaisir particulier, parmi les nombreux que distille un film fascinant. L.D.

SPIELBERG

Documentaire de Susan Lacy. ****

Mardi 20/3, 21h00, Be 1.

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« Tout me faisait peur quand j’étais enfant. Tout. Il y avait un arbre devant ma fenêtre, c’était effrayant. Absolument effrayant. J’avais tellement de frayeurs que je devais les exorciser… Et quel meilleur public que mes trois soeurs pour chasser mes démons? » Le sourire du souvenir au coin des lèvres, Steven Spielberg raconte ses jeunes exploits. Avant de signer le premier blockbuster de l’histoire du cinéma et de terroriser tous les adeptes de la baignade en mer, le roi du divertissement terrifiait ses frangines à la maison: « Il nous enfermait dans le placard avec un crâne sur lequel il avait fait couler de la cire colorée, comme du sang », raconte l’une d’entre elles. « Je leur bandais les yeux une par une et je les faisais entrer dans l’armoire. Puis, je bloquais la porte. Elles retiraient leurs bandeaux et je restais là à les écouter hurler. » On enverrait ses gosses chez le psy pour moins que ça mais le petit Steven a bien tourné… Autodidacte, enfant de la caméra (dès douze ans, il tournait des westerns et des films de guerre avec la 8mm de papa), Spielberg fut le plus jeune réalisateur sous contrat. À 20 ans, le gamin surdoué travaillait pour la télé. Il dirigeait Joan Crawford, filmait le premier Columbo et, cinq ans plus tard, Duel sous le bras, tenait déjà tête aux studios. Documentaire passionnant, riche et fameusement étayé de Susan Lacy (American Masters), Spielberg raconte en long, en large et un peu de travers l’un des réalisateurs les plus précoces et populaires de l’histoire. La sienne, invraisemblable, est celle d’un mec qui avec ses potes (Scorsese, Lucas, Coppola, De Palma) a révolutionné et dominé l’industrie du cinéma. Ils sont tous là, à commencer par Steven, sa famille, ses incroyables parents, pour retracer l’impressionnant parcours. Il faut les entendre raconter Les Dents de la mer, sa carte d’accès pour la liberté, le premier film hollywoodien tourné dans l’océan (un calvaire) et les emmerdes avec les requins mécanisés. Film par film, rythmé par les interviews de Tom Hanks, Drew Barrymore, Leonardo Di Caprio, Harrison Ford, Daniel Craig, Liam Neeson, Ralph Fiennes, Ben Kingsley ou encore Tom Cruise, Lacy dresse le portrait d’un homme au sens de l’image ultra aiguisé qui a réussi à faire du cinéma de qualité pour les masses. Entre le tournage douloureux de La Liste de Schindler, Jurassic Park et le cinéma digital, la création de DreamWorks et la première scène d’Il faut sauver le soldat Ryan, la réalisatrice aborde gentiment son côté commercial et sentimental. Un docu long (2h30) qui semble bien trop court… J.B.

GREY’S ANATOMY, SAISON 14

Série créée par Shonda Rhimes avec Ellen Pompeo, Justin Chambers, Chandra Wilson, James Pickens. **(*)

Mardi 20/3, 22h05, RTL-TVI.

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Il faut se frotter les yeux pour y croire. La série imaginée en 2005 par l’esprit hyper fécond de Shonda Rhimes en est à sa 14e saison. Au coeur d’un Grey Sloan Memorial Hospital en pleine rénovation après un final explosif l’an dernier, c’est un peu les chaises musicales. Le staff est considérablement remanié, notamment en raison d’allers et retours incessants -et déroutants pour le néophyte- de certains acteurs et actrices, revenus de nulle part ou en partance vers d’autres horizons sériels. À l’image de Jerrika Hinton (Stephanie Edwards), désormais au casting de Here and Now d’Alan Ball, ou de Kim Raver qui reprend le rôle du Dr Teddy Altman après cinq ans d’absence. Amourettes et urgences, jeux de pouvoir et de séduction sont les ingrédients à la fois éternels et rassurants de cette saison qui glisse sous le regard bienveillant du Dr Meredith Grey (Ellen Pompeo), tête de proue ou de gondole d’une institution hospitalière toujours sous la coupe des intérêts privés et des bons sentiments. N.B.

DONALD TRUMP EST-IL (VRAIMENT) FOU?

Documentaire de Baptiste Muckensturm. ***

Mardi 20/3, 22h35, La Deux.

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Voici un an que Donald Trump parade à la tête de la Maison-Blanche. Alors que le Président des États-Unis est censé incarner l’Amérique et ses citoyens, on en suppose quelques-uns qui, forcément, grincent des dents. Concernés, des psychiatres de tout le pays se sont octroyé le devoir d’alerter sénateurs et députés et de remettre en cause tant sa santé mentale que sa capacité à diriger la nation. Impulsif, immature, narcissique, paranoïaque, ignorant et menteur ne sont qu’une partie du florilège de mots doux que lui réserve la dissidence médicale. Pourtant, cet homme à la vision simpliste et binaire, affichant la mégalomanie et l’égocentrisme d’un enfant de cinq ans et dont l’aridité du désert lexical soulignée n’a rien à envier au Grand Canyon, ne semble sérieusement pas contrarier son électorat. Alors, folie ou ingénieux reflet de l’évolution d’une Amérique à deux niveaux? Ce débat, longuet mais tonifié par des médecins, des politiques et des journalistes, appréhende en filigrane les conséquences d’une telle régression sur la géopolitique mondiale. M.U.

QUARTIER DES BANQUES

Série créée par Stéphane Mitchell. Avec Laura Sépul, Brigitte Fossey, Féodor Atkine, Lubna Azabal, David Marchetto. ***

Mercredi 21/3, 21h15, La Trois.

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Genève, 2012. Suite à la crise financière survenue quatre ans plus tôt, Washington décide de taper la Suisse au portefeuille pour renflouer ses caisses. Notamment la banque Grangier, une vieille et respectable institution familiale. Face à cette menace sans précédent Paul, son directeur, vient non sans mal de redonner confiance à ses partenaires. Plus tard, il s’écroule dans son salon, victime d’une surdose d’insuline, et sombre dans le coma. Sa soeur Élisabeth, vilain petit canard de la famille, est rappelée dare-dare au chevet et à la présidence de la banque. À elle les cadavres dans les placards et les coffres, les menaces des clients mafieux mécontents et l’hostilité familiale, alors qu’elle soupçonne une tentative de meurtre sur son frère. Ce thriller financier belgo-helvétique au coeur du secret bancaire est nanti d’un casting prestigieux (Brigitte Fossey, Féodor Atkine, Lubna Azabal…). Il peine pourtant à intriguer réellement et à laisser entrer la nécessaire empathie pour ses personnages. Vincent Kucholl ne semble pas aussi à son aise dans le rôle du très calviniste Paul que dans le registre comique où il excelle d’habitude. Austère et très codifiée, la série est en revanche sauvée par la seule présence de Laura Sépul. Éclatante de justesse et d’inventivité dans le rôle d’Élisabeth, la liégeoise brille comme un astre sur l’onde du Léman et confirme, après Ennemi Public, son statut de révélation. N.B.

MUD

Drame de Jeff Nichols. Avec Matthew McConaughey, Resse Witherspoon, Tye Sheridan. 2013. ****

Mercredi 21/3, 23h00, France 4.

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Jeff Nichols choisit bien ses acteurs et les rôles qu’il leur confie. Après avoir donné le rôle du père et mari paranoïaque de Take Shelter à un Michael Shannon habité, il offre cette fois à Matthew McConaughey un personnage fascinant de fugitif armé, se cachant sur une île au milieu du Mississipi. Son interprétation d’une rare intensité hante le mystère d’un film qui s’attache aux pas de deux jeunes garçons découvrant l’étranger au hasard d’une promenade. Impressionnés par son revolver et le serpent tatoué sur son bras, les gamins se verront proposer par l’homme de l’aider à réparer le bateau où il se dissimule pour pouvoir quitter l’île. Mieux que quiconque, Nichols fait affleurer la tension, le drame et la violence sous la surface d’images aussi belles que riches de sens. Mud ose la complexité sans jamais cesser d’être fluide. Et de prendre aux tripes, autant qu’au cerveau. Difficile d’en sortir indemne… L.D.

J’AI 2 AMOURS

Minisérie créée par Clément Michel, Olivier Joyard et Jérôme Larcher. Avec François Vincentelli, Julia Faure, Olivier Barthélémy, Camille Chamoux. ***(*)

Jeudi 22/3, 20h55, Arte.

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Hector aime Jérémie. Tous deux adorent leur copine Anna, qui aime les filles et soigne une rupture en caressant le projet d’avoir un enfant. Ils se mettent en tête de fonder une famille et foncent en Belgique dans une clinique d’insémination artificielle. Coquin de sort, Hector y retombe sur son amour d’adolescence, Louise, et s’éprend d’elle à nouveau. Deux hommes, deux femmes, sans compter les enfants, combien de possibilités, déjà? J’ai 2 amours raconte avec tendresse et un brin de frivolité l’obsolescence programmée du couple et d’une sexualité normée, tels que nous ne les avons que trop longtemps connus. Portant fièrement son langage SMS, son parler cru et ses sentiments sans tabou en bannière, la minisérie écrite par Olivier Joyard se regarde comme on laisse fondre un bonbon. Sans trop de mièvrerie, le triangle formé par François Vincentelli, Julia Faure et Olivier Barthélémy laisse apparaître, dans leur besoin absolu d’enfant, tous les espoirs et les contradictions posés par les nouvelles formes de parentalité. N.B.

UN CONTINENT DERRIÈRE POUTINE?

Documentaire de Anne Nivat, Fabrice Pierrot et Tony Casabianca. ***(*)

Jeudi 22/3, 22h50, La Une.

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La Russie, pays continent aussi immense que complexe, se rapproche à grands pas de l’élection d’un nouveau président. Nouveau, vraiment? Il ne fait pourtant aucun doute que Vladimir Poutine, qui brigue un quatrième mandat, reprendra les rênes du pouvoir, armé d’une position d’impunité souveraine. Mais qu’en est-il objectivement des états d’âmes de la population? Durant près de quatre mois, Anne Nivat, reporter pendant près de quinze ans à Moscou, a sillonné de long en large ce pays qu’elle apprécie tant, à la rencontre d’une authentique population russe que l’on connait finalement si mal. De Vladivostok à Saint-Pétersbourg, uniquement du point de vue du peuple, comment sont perçues les conséquences de la politique du gouvernement en place? Tantôt déférents, tantôt lucides, il était évidemment temps, au travers de cet instructif documentaire, de donner la parole à ces gens, enserrés entre tradition et désir d’émancipation, dont le profond sentiment de résignation n’a d’égal que la nécessité absolue du droit de choisir. M.U.

REBELLE DE LA SCIENCE

Documentaire de David Deroy. ****

Vendredi 23/3, 22h50, La Une.

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En décembre 1968, dans une baraque foraine du Minnesota, Bernard Heuvelmans, le plus grand spécialiste de l’homme des neiges (portrait à lire dans Le Vif de cette semaine), découvre dans un sarcophage réfrigéré une espèce inconnue d’hominidé. L’homme pongoïde, comme il l’appelle, serait une relique de Néandertal. David Deroy part de cette improbable trouvaille pour raconter un tout aussi singulier personnage. Heuvelmans est l’un des inventeurs de la cryptozoologie. Un Sherlock Holmes animalier qui s’est fait pour spécialité la science des animaux cachés. Après s’être penché sur le cas de Jean-Florian Collin, qui rêvait de vendre un appartement à chaque ménage belge doté d’un revenu moyen (Monsieur Etrimo), et sur la vie du chef d’orchestre et jazzman Stan Brenders (Manneken Swing), Deroy tire le portrait passionnant et léché d’un scientifique pas comme les autres. Un chanteur de jazz pote d’Hergé et d’Henri Vernes qui a étudié le Yéti et le monstre du Loch Ness, a inspiré Tintin et Bob Morane, créé son émission de télé et signé, avec Sur la piste des bêtes ignorées (plus d’un million d’exemplaires vendus), le deuxième plus grand best-seller des sciences naturelles. Fabriqué avec d’exceptionnelles images d’archives, pimenté par les commentaires de spécialistes et de ses proches, Rebelle de la science réhabilite un personnage truculent, un philosophe de la biologie, poète zoologue et adepte de l’amour libre. J.B.

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