Critique

Temple Grandin

Temple Grandin est cette autiste de haut niveau, dont les médecins disaient qu’elle ne parlerait probablement jamais, et qui est aujourd’hui professeur d’Université.

TEMPLE GRANDIN, TÉLÉFILM DE MICK JACKSON. AVEC CLAIRE DANES, JULIA ORMOND, HELEN KELLER. **

Ce vendredi 23 décembre à 20h40 sur Arte.

Une louable intention ne fait pas forcément un bon film. Ce Temple Grandin l’illustre bien, se vautrant plus souvent qu’à son tour dans un ridicule qui dessert son propos. Lequel porte sur le dépassement de soi, le handicap, et l’affranchissement des carcans que pose la société dès lors que l’on s’avère différent.

Temple Grandin est cette autiste de haut niveau, dont les médecins disaient qu’elle ne parlerait probablement jamais, et qui est aujourd’hui professeur d’Université.

L’autobiographie de cette superstar du monde agricole (aujourd’hui, on applique ses méthodes d’élevage et d’abattage du bétail un peu partout dans le monde) est désormais mise en image par Mick Jackson, réalisateur en son temps d’un Bodyguard aussi médiocre que générationnel.

Il offre à Temple Grandin les traits de Claire Danes, phénoménale actrice sous-employée (qui revient progressivement sur le devant de la scène avec notamment la formidable série Homeland de la chaîne Showtime), qui propose ici une performance saisissante qui va jusqu’à faire oublier quelques instants qu’elle n’est pas celle qu’elle incarne.

Quelques instants seulement car derrière la caméra le trait est poussif et les excentricités visuelles utilisées à mauvais escient (le cerveau surpuissant de Temple visualise chaque expression de manière imagée, Jackson lui installe ainsi par exemple des portes dans ses plans, à chaque fois qu’un défi s’offre à elle).

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Ce destin à la Helen Keller aurait donc mérité un récit un peu plus subtil, une évocation plus poétique, qui suggère davantage et montre un peu moins.

Il n’est cependant pas inutile de se plonger dans un passé récent où l’autisme était considéré comme découlant d’un manque d’amour maternel, et où le seul dévouement de quelques saints permettait à un enfant « spécial » de s’épanouir.

Dans le rôle d’un enseignant tout entier dédié à cette cause, on retrouve l’excellent David Strathairn (Good Night and Good Luck).

A noter qu’une certaine frange de la critique a trouvé ce téléfilm suffisamment exceptionnel pour lui attribuer des camions de récompenses prestigieuses.

Myriam Leroy

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