Critique

Signé Chanel

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Ysaline Parisis
Ysaline Parisis Journaliste livres

Arte nous propose, en ce samedi de mars, une soirée presque complète dédiée à la mode. En particulier à Chanel et à son fer de lance, Karl Lagerfeld.

DOCUMENTAIRE DE LOÏC PRIGENT. ***

Ce samedi 2 mars à 20h50 sur Arte.

« Karl est là… » La musique est dramatique, la caméra nerveuse, l’heure importante. Lagerfeld vient d’arriver rue Cambon, dans les ateliers historiques de la maison Chanel, pour les premiers essayages des patrons de la nouvelle collection. A l’intérieur, c’est l’effervescence. Elles s’appellent Madame Martine, Madame Isabelle ou Madame Cécile. Ce sont les Premières d’atelier, les doigts de fée maison –« notre rôle est d’être au millimètre, en principe… »

Pour Signé Chanel, premier programme d’une soirée qui ouvre un week-end entièrement consacré à la mode sur la chaîne, Loïc Prigent a laissé sa caméra fureter à tous les étages des coulisses de la maison-mère. De l’arrivée des croquis lagerfeldiens aux choix des tissus en passant par la confection de la redoutable robe de mariée, on assiste à l’exigeant contre-la-montre avec la classe et le glamour.

Dans la ruche, on se pique aux aiguilles, on carbure aux bonbons, on soupire, aussi, beaucoup. On capte l’enthousiasme d’une brodeuse –« Mes doigts crient déjà de bonheur », apprend l’existence d’étranges superstitions (quand une célibataire travaille sur la robe de mariée, elle doit secrètement inclure un de ses cheveux dans la broderie pour espérer convoler dans l’année…) et on suit le travail de prestataires aux quatre coins de la France -dont une agricultrice de 75 ans, qui a connu Mademoiselle Chanel et maîtrise une technique de passementerie unique au monde…

Le meilleur moment du parcours viendra devant le défilé, couronnement d’un travail acharné et occasion de commentaires décalés de la part des ouvrières: « Quand je pense à tout ce qu’elle a comme plis là en dessous… », « Il est pas si dégueulasse, notre ourlet, finalement. » Vraies héroïnes du docu, les couturières seront aussi les premières groupies à se presser, à la fin du défilé, autour de Lagerfeld pour lui faire signer des autographes…

Karl Otto Lagerfeld, c’est justement le héros du documentaire de seconde partie de soirée, Karl Lagerfeld se dessine, du même Loïc Prigent. Un bloc de feuilles blanches à sa gauche, un gros marqueur noir à la main droite, le créateur relève le défi de se raconter au croquis, avec un vrai sens de l’histoire et de l’anecdote visuelle: maison d’enfance, sil-houette d’une mère lui répétant: « Tu me ressembles mais en beaucoup moins bien », premières excentricités vestimentaires à Hambourg, débuts chez Balmain, collections pour Fendi et indécrottable refus de la normalité: « Je n’avais qu’un désir dans la vie et je n’ai pas tellement changé d’avis, c’est d’être différent de tout le monde. » A l’heure où les nouvelles collections défient les podiums de Paris, vous saurez tout sur les coulisses de la haute couture…

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