Critique

Rosemary’s Baby

Roman Polanski signe l’un des thrillers les plus terrifiants de l’histoire du cinéma. Mia Farrow interprète avec brio le rôle titre. Stupéfiant.

ROSEMARY’S BABY, FILM FANTASTIQUE DE ROMAN POLANSKI. AVEC MIA FARROW, JOHN CASSAVETES, RUTH GORDON. 1968. ****
Ce lundi 23 avril à 20h40 sur Arte.

Le Dakota Building est ce grand et solennel immeuble de l’Upper West Side, à Manhattan, qu’habitait John Lennon et en face duquel il fut assassiné en 1980. Pour les cinéphiles, le bâtiment est aussi celui de Rosemary’s Baby, classique absolu du cinéma de terreur et de surnaturel. Dans le film, il est rebaptisé le Bramford, et accueille les Wood-house, un jeune couple qui emménage sans trop prêter attention aux rumeurs sinistres circulant à propos du vieux building et de certains de ses anciens habitants. Guy (John Cassavetes) est comédien, Rosemary (Mia Farrow) s’affaire à aménager leur nouvel appartement, tout en faisant connaissance avec les voisins. Parmi ces derniers, un couple âgé, les Castevet, manifeste pour Rosemary et Guy un intérêt amical et presque paternel. Surtout quand la jeune femme, en grand désir d’enfant, se retrouve enceinte… Comment le rêve d’une maternité tant espérée va se transformer peu à peu en cauchemar, la future maman venant progressivement à craindre pour un bébé qui n’est peut-être pas celui de son mari, le film le montre avec une intensité, une étrangeté, allant crescendo. Polanski est un maître du suspense paranoïaque, de Repulsion au Pianiste en passant par le sous-estimé Locataire. Le cinéaste, au sommet de son art, nous conduit au comble de l’inquiétude, puis de la peur, avec une maîtrise éblouissante et un sens parfait du décalage terrifiant. Rosemary’s Baby est l’adaptation du roman d’Ira Levin paru l’année précédente. Il offre à Mia Farrow, future compagne de Woody Allen, un rôle d’une singularité extrême, que la frêle et jeune actrice joue idéalement. Les effets spéciaux d’avant l’ère digitale sont remarquables. Et on ne se lasse pas de revoir le vénéneux spectacle concocté par le surdoué venu de Pologne.

Louis Danvers

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