Critique

Princesse Marie

Marie Bonaparte a bien l’intention de prendre sa vie en main, et de soigner ses multiples maux par la psychanalyse. Elle se rend donc à Vienne, chez le docteur Sigmund Freud, père d’un courant de pensée qu’elle croit à même de la délivrer de ses démons.

PRINCESSE MARIE, TÉLÉFILM DE BENOÎT JACQUOT. AVEC CATHERINE DENEUVE, HEINZ BENNENT, ISILD LE BESCO. ***
Ce vendredi 16 mars à 20h35 sur Arte.

La princesse Marie Bonaparte a déjà un âge avancé quand elle décide de se soumettre à une délicate opération, censée la guérir de sa frigidité: le rapprochement du clitoris du méat urinaire. Une drôle d’idée, en particulier à cette époque (les années 20), mais Marie est au désespoir. Et « au bord du gouffre ». L’opération, malheureusement, ne fonctionne pas.

Mais la dame très respectable a bien l’intention de prendre sa vie en main, et de soigner ses multiples maux par la psychanalyse. Elle se rend donc à Vienne, chez le docteur Sigmund Freud, père d’un courant de pensée qu’elle croit à même de la délivrer de ses démons.

Elle s’installe dans la capitale autrichienne et débute une longue, très longue analyse. Elle se raconte au téléspectateur, à travers ses séances de parole et la rédaction de carnets. Et elle apprend sur elle-même des choses qu’elle ne soupçonnait pas: le dégoût du sexe viendrait de sa petite enfance, lorsque son oncle besognait la nourrice dans sa chambre de bébé, et elle le relierait à la mort à cause de la mort prématurée de sa mère, après sa naissance.

Ses relations avec une grand-mère vénale, ses amours déçus, l’homosexualité latente de son mari…. Les plaies sont béantes dans la vie de Marie Bonaparte et Freud prend soin de les mettre à vif, pour chasser ses névroses. Une histoire d’amitié et une union intellectuelle forte unira ces deux-là, et la princesse, très en avance sur son temps, aura l’audace de devenir réellement actrice de sa propre vie.

Ce téléfilm en 2 parties tourné en 2004 et basé sur une histoire vraie relate l’évolution personnelle de cette femme sur fond de montée du nazisme en Europe en ne proposant aucune réflexion à proprement parler sur les théories freudiennes ou la santé mentale.

Mais il permet à Catherine Deneuve de briller encore dans un beau rôle d’héroïne atypique. A voir pour sa traduction envoûtante à l’écran des tourments de l’âme.

Myriam Leroy

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